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Une ONG conteste la gratuité des soins à Pointe-Noire

Le président de la Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), Christian Mounzéo a indiqué le 27 novembre à Pointe-Noire, à l’occasion du lancement de son rapport 2016-2018 sur le suivi des investissements publics dans le domaine de la santé, que le gouvernement devrait prendre des mesures d’accompagnement sur les gratuités annoncées. Ce rapport traite essentiellement de la politique gouvernementale en matière de gratuité de la césarienne, du paludisme et des antirétroviraux.

« 35 % personnes ont confirmé l’application de la mesure de la gratuité des médicaments du paludisme contre 65 % d’avis contraire à Brazzaville ; 31 % contre 69 % à Pointe-Noire ; 55% contre 45% à Dolisie ; 67% contre 33% à Owando et 54% contre 46% à Makoua », a informé Christian Mounzéo.

Il a indiqué qu’à Mossendjo, il a été noté un niveau d’application nul. Ce qui, a-t-il poursuivi, pose de véritables problèmes d’accès des enfants de 0 à 15 ans à des soins de première nécessité concernant cette pathologie.

A Brazzaville et Pointe-Noire, Christian Mouzéo a fait savoir que le taux ne franchit pas la barre des 50%, ce qui dénote une couverture encore insuffisante.

Concernant l’approvisionnement des antirétroviraux (ARV), il a indiqué que 90% de personnes interrogées avaient affirmé avoir constaté des ruptures fréquentes contre 10% qui ne l’ont pas confirmé à Brazzaville ; 77% contre 23% à Pointe-Noire ; 64% contre 36% à Dolisie ; 0% contre 100% à Mossendjo ; 67% contre 33% à Owando et 38% contre 62% à Makoua.

Selon le rapport publié par la RPDH, le constat est pratiquement le même. « Il se pose sur le terrain un problème d’approvisionnement ou de disponibilité des ARV. Il y a ainsi des conséquences dramatiques sur le taux de mortalité et de survie de personnes en état de séropositivité dont l’existence dépend essentiellement de la disponibilité de ces ARV », affirme Christian Mounzéo.

Sur la gratuité de la césarienne, 10% personnes affirment la gratuité de la prise en charge de la césarienne contre 90% à Brazzaville ; 15% contre 85 à Pointe-Noire ; 0% contre 100% à Dolisie ; 100% contre 0% à Mossendjo ; 54% contre 46% à Owando et 22% contre 78% à Makoua.

« Le niveau de mise en œuvre de cette mesure est particulièrement nul pour indisponibilité quasi systématique des kits de césariennes au sein des structures sanitaires en raison de ruptures récurrentes depuis l’exécutif central, ce qui justifie le taux élevé d’opinions contraires parmi l’échantillon interrogé », a conclu Christian Mounzéo.

Financée par l’Union européenne, cette activité s’est inscrite dans le cadre du projet : « renforcer le rôle de la société civile dans l’analyse et le suivi des politiques publiques et le contrôle citoyen de l’action publique ». Projet mis en œuvre par la RPDH en partenariat avec Transparency International.