Le projet de VERDIR a doté le 27 septembre 2016, à l’issue d’une formation à Brazzaville, les acteurs des organisations locales œuvrant dans la lutte pour l’environnement, de matériel de technologie d’information et de communication. Ce matériel permettra aux défenseurs de droits de l’Environnement évoluant dans les départements du Congo de relayer en temps réel toute information utile.
Les bénéficiaires ont reçu des enregistreurs et un Smartphone particulier, ayant la capacité de résister plus de 30 minutes sous l’eau et de capter le signal dans les recoins les plus reculés de la République. Ce matériel permettra aux défenseurs de droits de l’homme de renforcer les performances du travail qu’ils réalisent quotidiennement.
« En leur donnant un dictaphone et un Smartphone, avec toutes les options, nous leur donnons des moyens utiles de faciliter leur travail quotidien », a indiqué Appolin Koagne Zoupet, coordonnateur du projet VERDIR, soulignant que c’est grâce à l’Union européenne leur bailleur, que cette aide a pu être accordée aux défenseurs.
Koagne Zoupet a expliqué que les acteurs de la société civile qui sont dans les zones reculées n’ont pas accès faciles aux décideurs. Il leur faut parfois parcourir de grandes distances pour remonter une information importante, et espérer une action des pouvoirs publics dans les meilleurs délais. Cela prend du temps et peut décrédibiliser les renseignements que détient un activiste. C’est pourquoi, il est nécessaire de les doter des outils de travail nécessaires à la réalisation de leur tâche.
C’est au cours d’un atelier tenu en avril 2015 à Brazzaville que les défenseurs des droits de communauté avaient demandé un matériel adéquat pour réaliser un travail efficient. Ils expriment aujourd’hui leur satisfaction, indiquant dans la foulée que ce matériel allait leur permettre de faire plus dans leur travail. « Le travail que nous menons sur le terrain est difficile. Plusieurs fois, nous n’avons pas bien rapportés les plaintes des communautés, parce qu’il faut écouter et retranscrire. Désormais avec le nouveau matériel, on écoutera plus et on écrira moins pendant la discussion avec les communautés. Franchement, cela comble nos attentes », a témoigné Patrick Oyebaka de l’Association Jeunesse active de Makoua (AJAMA).
« La vérité c’est qu’on ne passera plus de temps à noter des renseignements dans un calepin grâce à l’enregistreur. Avec le téléphone, c’est plus direct pour alerter une situation. Nous remercions le projet VERDIR et l’Union européenne », a commenté Etienne Tang Tang, responsable de l’ALSPCO.
Un journaliste communautaire, Thibault Ngoyi a été du lot de ceux qui ont reçu ce matériel. « Je connais ce dictaphone, il est très efficace. Je pense qu’il nous aidera à être plus efficace dans notre travail de collecte de données », a-t-il affirmé.
Clôturant la formation des défenseurs des droits de l’environnement axée sur leur sécurité physique et numérique, le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), Trésor Nzila Kendet a exhorté les participants à bien utiliser les outils reçus. « Comme il y a des outils de travail, on va rapidement avoir des informations nécessaires. L’idéal reste que nous ayons une société où les droits de l’homme sont respectés. C’est difficile, mais faisons un effort, surtout avec du matériel reçu », a-t-il indiqué.
La formation a duré deux jours. Les participants ont appris comment assurer la protection de leurs courriers électroniques ainsi que leur propre domicile ou de leur bureau. « Il s’est agi pour nous de leur donner de nouveaux reflexes. Les défenseurs ont, pour la plupart, conscience des risques liés à leur activité. Cette formation va les aider à ne pas prendre des risques inutilement », a conclu le coordonnateur Koagne Zoupet.
Les défenseurs des droits de l’homme sont venus de la Sangha, de la Cuvette, de la Lekoumou, du Kouilou, de la Cuvette Ouest, du Niari, de Brazzaville.