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Vote sous tension à Brazzaville

Les bureaux de vote se sont ouverts le 30 juillet à Brazzaville sous une tension. Certains candidats et électeurs ayant dénoncé des fraudes. D’importantes unités de la police sillonnent la capitale pour veiller à ce qu’aucun incident ne vienne perturber le déroulement du scrutin.

Les populations de Poto-Poto, notamment celles habitant le voisinage du marché ou de l’école 15-Août se sont pendant plusieurs minutes terrées chez elles pour se protéger des brefs tirs à balle réelle. Un incident impliquant les militaires qui seraient venus à bord d’un bus coaster voter massivement a sérieusement perturbé le déroulement du vote dans cette circonscription pourtant acquise au pouvoir.

Un jeune habitant de Poto-Poto a filmé le vote des militaires au centre de vote de l’école 15-Août. Repéré, il a été pourchassé. Dans cette course-poursuite, les éléments de l’armée, régulièrement habillés, se seraient pris aux populations qui assistaient à la scène. « Nous avons été tabassés. Les militaires ont menacé de nous tuer si nous sortions dans la rue », a témoigné à Vox un habitant de ce quartier.

Le jeune tabassé a été reçu dans une clinique de Poto-Poto pour des soins. D’après certains témoignages, il se serait fracturé le bras. « Jamais un vote n’a été aussi violent ici à Poto-Poto. Nous ne sommes pas des animaux », a dénoncé, dépitée, une mère de famille.

Un incident similaire, impliquant également les militaires, s’est déroulé à Ouenzé au centre de vote Saboukoulou 1. Ici, deux coasters bourrés de soldats sont venus voter, alors qu’une femme, proche d’un candidat, filmait la scène. Elle a été tabassée et son téléphone portable brisé. L’action a provoqué une débande qui a été calmée par des éléments de la police militaire et ceux de la brigade d’intervention rapide venus en intervention, selon un journaliste de Vox sur place.

Alerté, le candidat Marien Ikama s’est rendu sur les lieux, avant de décider de retirer ses délégués dans les bureaux de vote. Il a ensuite annoncé le retrait de sa candidature à ce second tour du scrutin. « Je me retire, ils n’ont qu’à continuer leur affaire. C’est leur deal », a déploré le candidat.

Sur l’ensemble des autres circonscriptions, la tension a été palpable toute la journée à Brazzaville. Des engins blindés de la police ont sillonné les quartiers, dans le but certainement de dissuader les fauteurs de troubles. A l’école de Diata, la police a interpelé deux étudiants qui ont tenté de voter avec des fausses cartes.

A Madibou, on a également noté une forte présence militaire. Dans cette circonscription électorale, les populations redoutent le vol de leur vote. Elles campent autour des bureaux de vote pour veiller aux voies.

A Kinkala dans le Pool, une femme a été tabassée pour avoir dénoncé le vote des personnes n’habitant la ville. Cet incident a découragé plusieurs électeurs qui ont préféré ne pas se rendre aux urnes.