Le web 2.0, une nouvelle interface pour les acteurs politiques au Congo

L’expert en communication et enseignant-chercheur à l’université Marien Ngouabi, Idriss Bossoto, a démontré le 1^er février à Brazzaville, que l’arrivée du web 2.0 a brisé le déséquilibre dans le traitement de l’actualité politique par les médias traditionnels.

C’est à l’occasion d’un échange d’idées  sur le thème : « Réseaux sociaux et politique au Congo » que l’orateur a tenu ces propos. Les passionnés des TICS ont pris d’assaut la salle André Gide de l’Institut français du Congo (IFC) pour participer au débat. L’engouement des étudiants a été très manifeste quand le modérateur Josué Damba, professeur en linguistique à Marien Ngouabi a présenté le conférencier et introduit le thème.

On se serait cru dans un débat politique. C’était plutôt un échange intellectuel, suivi des projections vidéos. Mettant en relief les différentes communications des acteurs politiques, pendant  la campagne référendaire et présidentielle. « Le web 2.0 a brisé le déséquilibre de l’accès des acteurs politiques aux médias traditionnels », a indiqué Idriss Bossoto, renchérissant: « les acteurs politiques n’ont plus besoins de payer les espaces à la télévision pour créer un lien direct avec les publics. Ils se font entourer des community managers qui communiquent à travers Facebook, Twitter, Youtube et des blogs ».

Le blogging, une sorte de « new journalism »

« Chaque citoyen est devenu acteur de l’information », a encore affirmé le conférencier. Répondant à la question, comment les bloggers échappent  au contrôle du Conseil supérieur de liberté de la communication (CSLC) ? « La diffamation, le colportage et la cyberdicidence  ont tellement pris de l’ampleur dans les communications numériques dans le sciage politique congolais », a-t-il commenté.

Il a ajouté, « la cyberdicidence, le radicalisme politique à travers  l’internet éloigne les internautes de la bonne information, mais par manque de cadre juridique de la part du  CSLC ».

Le professeur Josué Damba interroge les participants pour connaître si les participants possèdent un compte Facebook.  C’est pratiquement toute la salle. « L’avenir du blogging est en mal, parce que  les gens ne se donnent pas la peine de lire les articles de fond sur le net », a-t-il conclu, soulignant l’important travail des journalistes sur les blogs.

Absence de cadre juridique

Au Congo, les communications numériques échappent à la régularisation. C’est par manque de cadre juridique. « Certains community managers n’observent pas les règles d’éthiques et de déontologie. Or l’éthique et la déontologie dans la pratique des communications en ligne sont très importantes. Il faut que  ces community managers se forment », a proposé Idriss Bossoto.

Le CSLC ne tient pas en compte les nouveaux médias numériques. Il y a une absence juridique sur la régulation. « Il est donc difficile de parler de ces médias », a fait savoir I’orateur.