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Ces Africanistes qui ne veulent plus du franc CFA

Une contre-attaque au thème «franc CFA stop ou encore », a récemment consisté le débat dans le sous-sol de la préfecture de Brazzaville sur cette monnaie que le continent noir utilise depuis bien des décennies. Deux militants panafricanistes, Obambe Gakosso et Fotsing Nzodjou ont vivement réagi face ce à l’impotence de certaines autorités, « ces blancs à la peau noire » qui, dans leur conscience agressive, pensent qu’il est difficile pour l’Afrique de se libérer du franc CFA.

Un sitting en face de l’ambassade de France au centre-ville était envisagé pour traiter de la question. La demande a été rejetée par les autorités. Ce qui n’a pas empêché Obambe Gakosso et Fotsing Nzodjou de dénoncer une politique monétaire sans monnaie. Le Congo a aujourd’hui compris cette question d’extrême  importance. Ce n’est pas l’élite qui déciderait de sortir du franc CFA.

Les deux panafricanistes ont mis à nu l’historique entier du franc CFA, ce fameux  « cadeau de noël empoisonné » que la France fit aux colonies d’Afrique, un certain 25 décembre 1945. Le Franc CFA a été fabriqué dans la ville de Chamalien en France, une origine connue qu’en 2002, selon les contre-attaquants. Les deux hommes ont démontré que l’Afrique renferme du potentiel. Des critères de convergences ont été élaborés pour aboutir à l’instauration de la Monnaie unique africaine (MUA). « Ce n’est pas sorcier. Il suffit de s’assoir », a conseillé Obambe Gakosso.

Qui a dit que la France n’est rien sans l’Afrique ? François Hollande. Qui a réduit la France 21 ème puissance économique en l’espace de six mois une fois le franc CFA retiré ?  Nicolas Sarkozy », ont révélé Obambe Gakosso et Fotsing Nzodjou, décortiquant la servitude du franc CFA entre autres l’enrichissement de la France par le principe de la libre transferabilité.

Avec le système monétaire mis sur pied, nos sous-sols leur appartiennent encore lorsqu’il faut verser 50% de la vente de nos matières premières  sans compter les 15% pour garantir les réserves», a expliqué Fotsing Nzodjou. Des  miettes arrivent pour ramener des milliards. Soit, 1 franc investi, pour 7 francs de gagné. La  Banque centrale soumise à un taux directeur qui  achète « leur» monnaie n’a pas été épargnée.

Evoquant le principe de l’impôt colonial, les deux panafricanistes ont exploré le domaine de la dette à vie qui poursuit jusqu’à nos jours les pays de la zone franc.  Un justificatif à l’apport du blanc en Afrique. Une  contribution très objective d’après la France : « bonne civilisation» écoles, hôpitaux, routes, infrastructures, cathédrales et ces édifices coloniaux qui n’ont d’ailleurs servi à rien au développement de l’Afrique. « Développer l’économie d’un pays  avant la construction d’une industrie, c’est demander à un mort de trouver un produit qui va le réveiller », a tranché le sénateur Fotsing Nzodjou.

Obambe Gakosso et Fotsing Nzodjou ont salué la présence au Radisson de l’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo, Augustin Matata  Ponyo, qui n’était pas venu  pour « s’amuser », lors du débat sur le franc CFA organisé par une organisation proche des pouvoirs publics. Instaurer la MUA est donc fort possible, mais à quel prix ? « Pris en otage, nous serons victimes d’attaques comme la Guinée», a fortifié Obambe Gakosso. L’idéal serait de voir sur pied une constitution de la transformation locale de nos produits même si d’aucuns pensent que développer son économie en autarcie est chose difficile.

En effet, beaucoup de pays se sont déjà jetés à l’eau, à l’instar de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Burundi, du Rwanda. Il faut l’entremise des hommes courageux et forts, d’aller négocier avec ces dominateurs. « Un africain qui pense Paris le matin et Hong-kong le soir, n’est pas digne d’un bon dirigeant. Est bon dirigeant, celui qui amène le peuple à défendre son territoire. Chaque Africain doit réfléchir comme un africain.  C’est le repli identitaire qui a ouvert les portes aux prédateurs », a dit Obambe Gakosso. Le jour où les Africains atteindront 5% de panafricanistes, l’Afrique changera, a-t-il conclu.

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