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Les avocats solidaires à Me Essou déclenchent une grève illimitée à Pointe-Noire

Les avocats du barreau de Pointe-Noire ont annoncé le 21 février la suspension de leurs activités professionnelles devant les cours et tribunaux de leur ville suite à l’incarcération de leur collègue à Brazzaville, maître Ludovic Désiré Essou, avocat de Marcel Ntsourou. Contrairement à leurs confrères de Brazzaville, les avocats de Pointe-Noire ont décidé de ne reprendre le travail qu’après la libération de Me Essou.

C’est à l’issue d’une assemblée générale tenue dans la salle d’audiences de la cour d’appel de Pointe-Noire que cette décision a été prise. La réunion a été convoquée et dirigée par le bâtonnier de Pointe-Noire, Me Christophe Mvoumbi. L’unique point à l’ordre du jour portait sur les conditions d’arrestation de Me Essou.

Les avocats n’ont pas voulu tergiverser au cours des débats. « Nous n’avons pas voulu agir par séquences avec des délais ou des ultimatums. Nous avons directement décidé de suspendre nos activités jusqu’à la libération de notre confrère. Trop c’est trop maintenant », a dénoncé un avocat du barreau de Pointe-Noire contacté par Vox.

Un autre avocat a expliqué que l’obtention de la salle pour tenir cette réunion n’était pas facile. « Déjà l’avocat général a tenu à nous expulser de la salle. Ce n’était donc pas évident de revenir tenir une autre assemblée générale dans cette salle, après épuisement de l’ultimatum. Il fallait donc décider une bonne fois », a-t-il dit.

Le 20 février, le barreau de Brazzaville s’est retrouvé sous la direction de Me André François Quenum et avait décidé de suspendre les activités professionnelles pendant trois jours. Les avocats de Brazzaville ont expliqué que ce délai de trois jours visait directement le procureur de la République André Oko Ngakala qui devrait libérer « immédiatement et sans conditions » Me Essou. Ce dernier a été arrêté le 18 février, un jour après la mort de Marcel Ntsourou dont il a été le conseil.

Selon plusieurs sources, l’interpellation de l’avocat à la gendarmerie nationale serait liée aux dernières révélations que son client lui aurait faites. Mais aucune autorité judiciaire ou de la gendarmerie ne s’est encore expliquée sur la question. Et l’avocat est toujours détenu dans les locaux de la gendarmerie à Bacongo.

Brazzaville et Pointe-Noire constituent les principaux barreaux du Congo. Il est possible que les avocats évoluant à l’intérieur du pays, notamment à Dolisie et à Ouesso, suivent le mouvement de grève déclenché par leurs confrères dans les deux capitales.

La loi fondant et organisation la profession d’avocat au Congo exige que l’homme en toge noire soit arrêté en présence de son bâtonnier et devant le procureur général près la cour d’appel. Cette procédure n’a pas été respectée, ont souligné chaque fois, dans leurs déclarations les deux barreaux.