Close

Beaucoup reste à faire dans la qualité de vie des autochtones au Congo

La situation des populations autochtones au Congo s’est substantiellement améliorée, selon une évaluation faite par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Les résultats de cette évaluation ont été présentés le 14 octobre à Brazzaville, au cours d’un focus présidé par le ministre de la communication et des médias Thierry Moungalla.

Bien que des efforts aient été enregistrés dans l’amélioration de la qualité de vie de cette couche pauvre et vulnérable, il reste cependant beaucoup à faire.  Comptant parmi les catégories sociales les plus démunies, les peuples autochtones représentent 43.378 individus au Congo, soit 1,2% de la population générale du pays.

Sur l’accès à la citoyenneté, près de 7.000 enfants autochtones ont été déclarés à l’Etat civil. Une hausse des effectifs et de la fréquentation scolaire est notée grâce entre autres au PRAEBASE (Projet d’appui à l’éducation de base) avec l’ouverture des écoles ORA (Observer, réfléchir, agir). Il sied de noter tout de même qu’un nombre important d’enfants demeurent encore non scolarisés. Ceux qui le sont ne terminent pas souvent le cycle primaire.

Sur le plan sanitaire, le rapport note le fait que les populations autochtones sont prêtes à vacciner leurs enfants. « Pour autant, la fréquentation des structures de santé par les populations autochtones restent faible. Les interventions intermittentes sous forme de missions conjointes ne couvrent qu’une partie limitée de la population et ne permet pas de répondre aux enjeux spécifiques de santé des populations autochtones ». Sur l’adduction en eau potable, le rapport souligne avec force que dans le cadre du projet « Eau pour tous », de nombreux villages des autochtones ont été délaissés.

Autant de défis qui restent encore à relever. Le ministre de la communication, a réitéré la volonté du gouvernement à œuvrer en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations. La loi n°5-2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones, le Plan national de développement 2012-2016, le document stratégique de réduction de la pauvreté, le Plan d’action national sur l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones, sont entre autres des instruments qui permettent au gouvernement d’agir. Thierry Moungalla a profité de l’occasion pour présenter à l’assistance cinq étudiants autochtones en année de Licence et de Master à évoluant à l’université Marien N’gouabi et à l’Académie des beaux arts.

Résident dans des milieux enclavés, pauvres et vulnérables, ces populations souffrent de discriminations en matière de droits fondamentaux à la survie, au développement, à la protection et à la participation. Afin de corriger ces inégalités, le gouvernement avec l’appui du (UNICEF) a mis en place une stratégie nationale sur la question, et qui a aboutit à l’élaboration d’un plan d’action national sur l’amélioration de la qualité de vie des populations autochtones pour les périodes 2009-2013, puis 2014-2017.

Pour mesurer l’efficacité des interventions, une évaluation a été réalisée entre juin et juillet 2015, dans les départements de la Likouala, de la Sangha, de la Lekoumou et des Plateaux qui regorgent 83.4% des autochtones du Congo.

Les résultats du rapport d’évaluation présenté par Antoine Makonda, expert en Education, restent mitigés. On note de plus en plus de cohabitation entre les bantous et les autochtones, malgré la persistance de certains cas de discrimination, de violences et d’assassinats à l’endroit des autochtones par les bantous.