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Les Brazzavillois approvisionnés par des « marchés Koweït »

Les marchés de fortune dits «marchés Koweït» prolifèrent depuis quelques années à Brazzaville. On y trouve des articles variés récupérés ou achetés au marché noir à des prix bas puis revendus à des prix abordables.

Ce commerce informel est devenu le gagne-pain de nombreux jeunes Congolais, pour la plupart sans-emploi. La vente d’articles leur permet de joindre tant bien que mal les deux bouts du mois.

Albert Missamou, un des commerçants du «marché Koweït» de Makazou, dans le septième arrondissement Mfilou, explique les raisons de sa conversion dans cette activité commerciale.  « Je suis dans cette activité depuis six mois, car il me permet de mieux gagner ma vie. Je suis maçon de métier, mais je préfère exercer ce commerce à entre deux chantiers. Nous sommes cinq à exercer dans ce site qui appartient à une personne de bonne volonté ainsi que la marchandise que nous vendons», a-t-il indiqué.

Dans ce marché de Makazou, on trouve de tout. Des articles variés bon marché. Des motos, des vieux meubles, des portes, des fenêtres, des sanitaires, salons, des planches, ou des barres de fer. Ces articles de seconde main proviennent d’une flopée de fournisseurs. « Dès que nous sommes intéressés, nous achetons sans hésiter, après avoir débattu le prix, car à la revente, il faut penser faire de bénéfice», a expliqué Georges Bitemo, un autre commerçant des pièces de récupération.

Pour Arnaud Badienguela, « être vendeur dans ce genre de marché me permet de soutenir financièrement ma petite famille, car je suis sans-emploi. Avec mes petites économies, j’apprends parallèlement la peinture, quand je suis de repos. Notre patron nous fait travailler par équipe avec des jours de repos afin que nous ayons du temps pour faire autre chose»

Georges Bitemo conseille aux jeunes sans-emplois et désœuvrés de se décomplexer par la pratique des activités lucratives comme ce commerce des articles divers ou l’apprentissage des métiers. « L’état ne peut pas tout faire, les jeunes doivent aussi entreprendre même dans l’informel», a-t-il exhorté.

Les marchés dit « Koweit » ont fait leur apparition dans les années 1997 pendant la guerre du 5 juin. On y vendait alors des objets issus des pillages des biens privés et publics. Au fil des années, la provenance des marchandises a évolué. Les commerçants recueillent des articles venus des casses des maisons et des chantiers des zones expropriées pour cause d’utilité publique pour y construire des infrastructures modernes.