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Brève marche de l’opposition à Brazzaville en solidarité avec le Pool

Des membres de l’opposition conduite par la président de la Fédération de l’opposition congolaise, Claudine Munari ont manifesté le 8 juin à Brazzaville pour réclamer la libération des « prisonniers politiques » et la fin du conflit dans le Pool. A la fin de cette marche non autorisée, une gerbe de fleurs a été déposée devant le monument de la Réconciliation à la préfecture de la capitale.

Des militants portant la banderole symbolique

Une poignée des membres de l’opposition ont marché du camp clairon à la préfecture de Brazzaville, sur environ 1 km, protestant contre les violences dans le Pool. Il s’agit de l’opposition dite radicale.  Deux principaux leaders de ce mouvement, Claudine Murani et Charles Zacharie Bowao ont marché en première ligne, scandant des slogans hostiles au gouvernement. Les opposants avaient dressé une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Congolais débout pour la libération de notre pays. Je suis le Congo, je suis le Pool ».

La marche s’est échouée devant la stèle de la préfecture de Brazzaville où les membres de l’opposition ont déposé une gerbe de fleurs en mémoire des victimes de l’intolérance. Cette marche improvisée n’a pas été autorisée par les autorités. Elle a en fait été organisée en prélude à la journée du 10 juin, consacrée à la réconciliation nationale. « On avait dit et martelé à la Conférence nationale : plus jamais ça ! On a même lavé les mains pour traduire la symbolique de notre pays. Mais est-ce qu’on peut laver les mains quand l’eau est rouge du sang des victimes ? C’est notre combat, il faut nous battre jusqu’au bout pour libérer le pays », a indiqué Claudine Munari.

Les opposants ont estimé qu’il ne pouvait y avoir une vraie réconciliation nationale avec une guerre dans le Pool. « La solution ce n’est pas aller faire la guerre dans le Pool, mais de s’asseoir et dire que le pays va mal », a déclaré la présidente de la Fédération de l’opposition.

Pour ces opposants, la guerre dans le Pool a fait trop de victimes dans les familles. « Les femmes et les enfants sont les premières victimes. Les femmes pleurent tous les jours, et les enfants ne vont plus à l’école. Pourquoi faut-il paralyser le pays pour traquer un terroriste ? Cela ne me parait pas probable et ce n’est pas ce Congo-là que nous voulons laisser à nos enfants », a ajouté Claudine Munari.

Plusieurs autres opposants ont pris part à cette manifestation : Guy Romain Kinfounsia, Clément Mierassa, Makita Mbama, René Serge Blanchard Oba, Patrice Lagani, Dorothée Mobonda…

La police est arrivée sur les lieux pendant que les membres de l’opposition s’apprêtaient à partir. On signale l’interpellation d’un responsable de la Jeunesse de cette plateforme et le placement d’un dispositif sécuritaire devant le domicile de Claudine Munari.