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Ça se joue désormais entre Kolelas et Tsaty Mabiala !

Le président de l’Union des démocrates humanistes (UDH-Yuki), Guy Brice Parfait Kolelas et le premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) Pascal Tsaty Mabiala, tous de l’opposition, auraient pu s’unir pendant les élections législatives et locales pour faire barrage à la machine électorale qui est devenu le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir). Ils ont préféré regarder chacun dans sa direction, et aujourd’hui à l’issue de cette bataille, le poste de chef de fil de l’opposition, que la loi a savamment huilé et garni d’avantages matériels est désormais leur enjeu final.

L’UPADS est la principale formation de l’opposition au parlement. Elle n’a jusque-là que su placer trois députés élus, dont son premier secrétaire Pascal Tsaty Mabiala, qui est passé dès le premier tour dans la circonscription unique de Loudima dans la Bouenza. Six autres candidats étaient en ballotage favorable dans les anciens fiefs de l’UPADS, dans la Lekoumou et le Niari.

Et si le parti de l’ancien président Pascal Lissouba (1992-197) conserve ses chances, l’UPADS pourrait s’en tirer avec 9 députés à la prochaine Assemblée nationale, constituée de 151 sièges. Trop insuffisant, à comparer avec le PCT qui a déjà rassemblé 72 élus au premier tour. Et son ambition de se faire une majorité absolue est aujourd’hui sans limite.

Le chef de fil des « Yukistes », Guy Brice Parfait Kolelas a été reconduit comme une lettre à la poste au poste de député de Kinkala district. Il fait partie des huit députés du Pool qui siégeront à l’hémicycle sans avoir battu campagne ni être élus. Les violences dans leurs circonscriptions électorales n’ont pas permis la tenue des scrutins. Ce qui n’a pas empêché à Kolelas de placer sept députés dès le premier tour des législatives. Quatre autres, dont Jean Bonard Moussodia à Moungali et Fidèle Kanza à Kinkala, étaient les plus assurés de passer. Si le compte était bon, Kolelas aura 11 députés à l’Assemblée nationale. Ce qui ne serait pas le cas, vu les premiers résultats provisoires de Moungali, de Diata-Château d’eau et de Kinkala où le Yuki serait entrain de perdre du terrain.

Tsaty Mabiala est donc entrain de collecter les éléments de chance pour sa désignation à ce poste de chef de fil. Son parti est déjà un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale. Ce groupe ne fera que se conforter, si les six autres candidats en ballotage favorable étaient tous  élus. On sait par ailleurs que le PCT a besoin de l’UPADS comme groupe parlementaire.

L’UDH-Yuki, le parti de Kolelas n’a été reconnu au ministère de l’Intérieur qu’à l’issue du premier tour des élections législatives. Ce qui a expliqué la stature d’indépendant pour tous les candidats de Guy Brice Parfait Kolelas. Seul le logo « Yuki » les a unis. Mais, il ne leur sera pas facile de constituer un groupe parlementaire en tant que parti, car ces députés sont élus sous le label d’indépendant. L’article 112 de la Constitution interdit tout changement de parti ou de groupement de politique pendant la législature. Les élus de Kolelas risqueraient de perdre leur qualité d’élus. Ce qui veut dire, Kolelas n’a pas le boulevard tout tracé pour être chef de fil de l’opposition, même si Tsaty Mabiala réunissait moins de députés que lui.

Mais, à la vérité, entre Pascal Tsaty Mabiala et Guy Brice Parfait Kolelas, tout baigne. Les deux hommes sont rapprochés depuis la fin de l’élection présidentielle. Leur position tendant à reconnaître la victoire du président Denis Sassou N’Guesso à cette élection de mars 2016 les présente comme des traitres au sein de l’opposition, notamment à l’aille dure incarnée par Mathias Dzon et Claudine Munari, où les deux leaders sont rejetés et ne sont plus considérés comme opposants. Très souvent, les Christophe Moukoueke, Jean Itadi ou les Charles Zacharie Bowao, les considèrent comme les « opposants du pouvoir » ou « à la mangeoire ».

Mais pourtant ces deux leaders réunis mobilisent le plus de monde. Le poste de chef de fil de l’opposition ne peut que leur échoir dans les conditions actuelles. Il reste à craindre que ce même poste ne les divise. Parfait Kolelas, arrivé deuxième à l’élection présidentielle, se voit bien assis dans ce fauteuil de chef de fil des opposants. Mais Tsaty Mabiala qui ne voulait pas dès l’adoption de cette loi prendre ce trône, espérait profondément que l’UPADS conserverait sa place de première formation politique de l’opposition au parlement. A ce moment, la voiture, la garde, l’indemnité et la voix prépondérante du chef des opposants congolais lui reviendrait de droit.