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Le Congo économiquement bloqué

L’ancien ministre des Finances, Mathias Dzon a affirmé à Brazzaville, lors d’une conférence de presse, que le Congo avait un taux de croissance de -2,9 % et un endettement extraordinaire qui le bloquait. Pour se relancer, il faut que le Congo négocie un autre programme d’effacement de la dette avec le Fonds monétaire international (FMI).  

Pour Mathias Dzon, le Congo connait cette situation à cause d’une politique irresponsable du gouvernement. «Il y a un élément de base qu’il faut savoir choisir avant d’investir : la décision d’investissement. Il faut faire un investissement qui rapporte de fruit. Si vous investissez dans la santé, il faut que les conditions de soins des habitants soient améliorées. Si vous investissez dans les routes, il faut que les conditions de circulation soient améliorées. Là où il y a eu route, il faut que le développement suive », a-t-il expliqué.

Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, le Congo est bloqué, parce que les investissements faits n’ont rien apportés. « Nous avons jeté l’argent par la fenêtre. Aucun fruit n’est revenu pour reconstituer notre richesse. Or, une richesse dépensée sans reconstitution appauvrie. C’est le cas du Congo », a-t-il fait savoir.

Mathias Dzon a estimé que le produit intérieur brut (PIB) qui a toute la richesse créée dans un pays, devait être supérieur à l’endettement. Maximum 50%. Aujourd’hui, selon lui,  toute la richesse du Congo (PIB), ne suffira pas pour rembourser cette dette. Même quand le Congo l’aura fait, Il restera un volet de 20%. C’est ce qui signifie la dette de 120%.  Pour ce banquier, le Congo n’a pas suffisamment d’argent pour rembourser sa dette. Il  est bloqué.

Pour que le Congo redémarre, Mathias Dzon, affirme qu’il faut un autre programme avec le FMI. «Ce programme doit être négocié. Mais, le FMI cherchera à savoir pourquoi le Congo s’est autant endetté. Qu’est-ce qu’il a fait avec son argent. Et pourquoi, devient-il redevable à Grencor et Trafigura, qui ne sont que des traders ? Ils sont payés après avoir vendu le pétrole. Or, le Congo a fait du gage pétrolier alors qu’il lui était interdit de le faire dans l’accord du PPTE», a-t-il conclu.