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Le Congo manque 4 milliards pour acheter les vaccins

Le gouvernement a prévu pour l’année 2017 une allocation budgétaire de quelque 300 millions de francs de CFA pour l’achat des vaccins, alors qu’il faut environ 4,9 milliards pour lutter contre les maladies qui frappent en majorité les enfants. Après de gros efforts fournis entre 2003 et 2014, le Congo connait une chute de financements des vaccins. Deux directrices régionales, de l’UNICEF et de l’OMS, sont arrivées à Brazzaville pour entre autres plaider pour le relèvement de la tranche allouée aux vaccins.

L’allocation pour l’achat des vaccins a été de 2,5 milliards de francs CFA en 2016. Mais seulement 621 millions ont pu être décaissés, soit environ 25% du montant prévu. Cette année, la dégringolade se poursuit, et seulement 300 millions de francs CFA ont été prévus sur cette ligne budgétaire. Or, normalement cette année, il était prévu que le gouvernement mette 2,3 milliards pour les coûts des vaccins de routine et quelque 2,5 milliards autres pour les vaccins contre la rougeole ou la fièvre jaune. Mais, dans la caisse de l’Etat, concernant précisément cette dépense, il n’y a que 300 millions de francs CFA qui sont prévus, et reste à savoir s’ils vont être en totalité décaissés.

Bien souvent, les difficultés liées au décaissement des fonds prévus dans le budget de l’Etat réduisent la somme en peau de chagrin. Et pourtant, après son succès reconnu en 2014 par la communauté internationale dans le domaine de la vaccination, le Congo s’était engagé à mettre 4,9 milliards de francs CFA pour financer la vaccination. Il s’agit en fait de protéger essentiellement les enfants contre la poliomyélite, la tuberculose, la VPH ou la fièvre jaune.

Selon plusieurs sources, le Congo a amélioré sa couverture vaccinale grâce également à l’apport conséquent du fonds GAVI qui s’achève cette année. GAVI a investi jusqu’à 13,1 milliards de francs CFA pour l’achat des vaccins et la couverture vaccinale au Congo. La bonne volonté des pouvoirs publics ne suffit pas, il faut mettre de l’argent dans la cagnotte pour sauver encore davantage des enfants.

L’UNICEF et l’OMS, convaincus que l’Etat peut encore mobiliser les financements, sont venus discuter avec les autorités congolaises. La directrice régionale de l’OMS Afrique et la directrice régionale pour l’Afrique du centre et de l’Ouest de l’UNICEF vont tenter de frapper à la porte du président Denis Sassou N’Guesso pour se faire entendre. Des discussions préalables ont prévues le 22 février avec la ministre de la Santé, Lydia Jacqueline Mikolo.

Au sortir des récentes guerres civiles, le Congo avait atteint des niveaux de couverture vaccinale très inquiétants. Avec l’appui des organismes internationaux et l’apport du gouvernement, la barre a pu être relevée. Maintenant, il s’agit de la maintenir au niveau où elle se trouve, c’est-à-dire, 86% pour le Pentavalent par exemple.