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Le Congo toujours à la queue du classement Doing Business

Le Congo vient encore d’être classé 179e dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, publié le 31 octobre à Washington, au siège de l’institution de Bretton Woods. Ce classement a concerné 190 Etats, et le dernier rang de peloton dont le Congo semble désormais s’habituer serait la résultante d’une situation macroéconomique hostile au bon climat des affaires.

D’après l’analyse de la Banque mondiale sur la 179e place qu’occupe le Congo, le pays n’aurait réalisé qu’une seule réforme. Le Rwanda qui est le mieux placé en Afrique subsaharienne (41e) a réalisé quatre réformes et s’est engagé sur cinq autres l’année prochaine. Le Congo, malgré son grand retard en matière de réformes, ne prévoit effectuer qu’une seule réforme en 2018.

Le climat des affaires reste à ce jour très hostile dans le pays. Les autorités ont pris de nombreuses initiatives pour favoriser l’investissement privé, mais les règles du jeu restent très difficilement applicables. Les résultats de l’Agence pour la promotion investissements (API)  restent fortement attendus. La durée de création d’entreprise, les taxes sur les sociétés, la fourniture d’électricité et d’internet constituent de véritables freins à l’émergence d’une vraie économique dynamique dans le pays.

Il y a à s’étonner face au constat de la Banque mondiale qui note une seule réforme réalisée au Congo. Or, pour une économique longtemps basée sur le pétrole et qui aspire à une diversification, les réformes sont le maître-mot. Comment expliquer que les autorités n’aient pu réussir à ce jour qu’à appliquer une seule réforme, malgré le nombre de discours et de théories déversés à longueur de journée sur la place publique ? En plus, une seule réforme est en vue, alors que le Nigeria, l’une des plus solides économies africaines, prévoit d’en réaliser cinq. L’Ile Maurice qui occupe la tête du classement en Afrique (25e) va réaliser quatre nouvelles réformes en 2018.

Le Congo dort ! La crise économique qui frappe le pays de plein fouet exige un esprit de sacrifices collectifs, c’est-à-dire des réformes. Il faut aller vers une économique plus libérale avec un accent particulier porté sur le secteur privé. Il ne sert à rien d’asphyxier les opérateurs économiques qui ploient sous de nombreuses taxes, et souvent n’ont de solutions que de licencier leurs personnels.

Depuis des années, le Congo n’arrive pas à se démarquer du classement Doing Business de la Banque mondiale. Il a fait du dernier carré de ce classement sa loge de prédilection. Entre 2013 et 2017, le Congo a sillonné entre la 189e et la 179e places, sans véritablement une vraie perspective. Les autorités ont pourtant promis d’améliorer ce rang. Mais rien n’est fait. Au niveau de la CEMAC, le Congo occupe la 4e place après le Cameroun (163e), le Gabon (167e) et la Guinée Equatoriale (173e). Des places peu enviables qui traduisent la mauvaise santé économique de ces pays. Le Tchad (180e) juste après le Congo, et la Centrafrique, plus loin (184e), respirent également la crise économique.

Dans l’ensemble, malgré la crise économique, l’Afrique subsaharienne continue d’accélérer le rythme de ses réformes, avec 36 pays ayant mis en œuvre 83 réformes de l’environnement des affaires l’an dernier. La région peut se targuer d’avoir trois pays dans le top 10 des pays ayant le plus amélioré leurs performances : le Malawi, le Nigéria et la Zambie. En 15 ans, la région a introduit 798 changements. S’il fallait en moyenne 61 jours pour y créer une entreprise en 2003, les délais sont tombés à 22,5 jours actuellement.