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Le Congo toujours dans le dernier carré du Doing business

Le classement Doing business, consacré sur le climat des affaires, place notre pays au 176e rang mondial en 2017, sur 180 pays évalués. Le Congo est de ce fait encore très loin d’améliorer ses conditions d’investissement et de création d’entreprises, malgré les efforts fournis par les autorités.

La situation du Congo n’a quasiment pas changé ces cinq dernières années dans le Doing business. Le pays reste en queue du classement, toujours placé entre 170e et 180e. Et pourtant, les autorités avaient annoncé prendre le taureau par les cornes, promettant d’assainir plusieurs secteurs qui posent obstacle au développement des affaires dans le pays.

La création d’une Agence de promotion d’investissement (API) et la nomination d’une avocate de renommée à la tête de cette institution étaient un bon signe et une réponse réelle aux plaintes des hommes d’affaires qui manquaient du répondant dans le pays. L’API devrait vendre depuis lors l’image du Congo, garantissant à tous les opérateurs économiques la simplification des procédés dans la création d’une entreprise au Congo.

La volonté politique des gouvernants avaient même conduit à la création d’un gros ministère en charge du Développement industriel et la promotion du secteur privé. Cette année, un budget de 13,8 milliards de francs CFA est consacré à ce ministère. Ce département devrait s’assurer que toutes les dispositions étaient favorables à la création rapide et sans entrave d’une entreprise au Congo ainsi que les termes fiscalo-douaniers jouaient le jeu. Quelques trois années après cette chaude campagne, les résultats disent mieux que quiconque sur l’efficacité de l’action de l’Etat en cette matière.

De nombreux investisseurs piaffent devant les guichets du Centre de formalités d’entreprise (CFE), une administration qui aide à créer les entreprises. Selon la nouvelle réglementation, 72 heures suffiraient pour créer une entreprise au Congo. Une création toujours soumise à d’interminables papiers et à 100.000 francs CFA, alors que les autorités avaient annoncé la gratuité. Les plaintes sont légion concernant la durée et les coûts pour lancer une petite affaire dans le pays.

Le président de la République a demandé, dans plusieurs décrets, la simplification des procédures de création d’entreprises. Certains ministères comme la Défense nationale et l’Intérieur avaient aussi levé les « barrières économiques » placées expressément sur les grandes artères pour rançonner et décourager les hommes d’affaires.

Plusieurs secteurs d’activités sont encore sous « le monopole » de certains opérateurs proches du pouvoir. Le bois, l’aviation civile, les télécommunications et dans une certaine mesure les travaux publics ne s’ouvrent pas facilement aux premiers venus. Malgré l’existence de textes solides sur la passation des marchés, on note encore de grossières complaisances sur l’octroi des chantiers ou services.

L’Etat sera-t-il devenu sourd face aux notes infligées par le Doing business. Il y a quelques années, ces très mauvais résultats avaient suscité une levée de bouclier dans le pays, justifiant certaines avancées comme la mise en place de l’API. Aujourd’hui, le pays semble essoufflé.