Le Congo est très frileux sur le marché financier de la CEMAC
Le ministère des Finances, du budget et du portefeuille public, le Trésor public et les Spécialistes en valeurs du trésor (SVT) agréés, ont affirmé, au terme d’une évaluation des titres émis par le Congo, que ces émissions n’étaient pas consistantes. Ces titres sont influencés par la situation du pays globalement faite de faiblesse dans les paiements.
Selon les experts des valeurs du trésor, les émissions du Congo n’ont pas été à l’attente du trésor public. Le taux de participation a été très faible. Et pourtant, le Congo a lancé en décembre 2016 un emprunt obligataire qui a été souscrit à plus de 115%, soit plus de 193 milliards de francs CFA, au lieu de 150 milliards recherchés au départ.
Le chef de service chargé de crédits, marchés des capitaux et contrôle des banques de Brazzaville à la direction nationale de la BEAC, Gatien Ondaye a souligné que le Congo souffrait de la faiblesse des taux de participation et de soumission aux séances d’adjuvances.
Le dernier bilan a révélé que le montant de suscription et le montant annoncé par le trésor public restent encore erratiques au Congo qui a émis sur le titre public à court terme ou Bons de Trésor assimilables (BTA) 4 milliards de francs CFA sur les 100 milliards prévus dans la loi des finances.
Le représentant du ministre des Finances Armel Fridelin Mbouloukoué a pour la circonstance explicité que depuis son entrée sur le marché régional des titres publics émis par adjudication au mois de février 2017, le Trésor public du Congo, qui compte 13 SVT a déjà procédé à quatre émissions exclusivement de bons de BTA à 13 semaines, respectivement le 22 février 2017 pour un montant de 8 milliards , le 15 mars pour un montant de 10 milliards , le 7 juin pour un montant de 5 milliards et le 5 juillet pour une somme de 8 milliards.
Suite à cela, des pistes d’amélioration ont été envisagées à l’instar du renforcement de la stabilité macroéconomique. Dans le même élan, ECOBANK vient d’obtenir un avis favorable du comité ministériel. Les dossiers des BGFI, Bank BSCA et UBA devraient être présentés au comité ministériel en Août. Par ailleurs, un plan prévisionnel de chaque année dont le montant total des émissions à réaliser doit être validé par le budget de l’Etat.
Pour ce faire, les investisseurs institutionnels, entre autres les assurances et la caisse de retraité, devraient placer de l’argent dans les titres publics par le biais des Spécialistes en Valeurs du Trésor au lieu de se contenter des liquidités oisives des banques. Les SVT souscrivent en passant par la Banque centrale, dépositaire central qui traite avec la Direction nationale en accord avec la Cellule de règlement de la conservation des titres (CRCT). Cette dernière à pour rôle de garantir le remboursement des émissions.
Le Directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) Michel Dzombala pour sa part a rappelé que, sous l’impulsion du ministère des finances du budget et du portefeuille public, le 16 février 2017, les acteurs de la place CEMAC impliqués dans la problématique du financement de l’économie s’étaient déjà réunis pour le lancement de la première émission des titres publics à souscription libre par le Congo qui entrait alors sur le marché.
Depuis, le Congo bénéficie de cette énorme possibilité de demander des ressources aux banques des marchés de dettes à vocation sous régionale. Un système à caractère régional qui a permis aujourd’hui de surmonter les difficultés de l’étroitesse des marchés nationaux.
Ce vaste programme des marchés de dettes vise à consolider et pérenniser la croissance économique inclusive par la diversification et les réformes économiques.