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Les Congolais invités à comprendre l’Europe et l’espace Schengen

L’enseignant d’histoire au lycée français Saint-Exupéry, Christophe Figuéréo a souligné le 3 juin à Brazzaville que les Congolais devraient maîtriser les frontières de l’Union européenne (UE) pour faciliter leurs voyages dans les pays de l’espace Schengen. Dans le cadre du mois de l’Europe, l’UE a en effet organisé une conférence dite « images et histoire » pour édifier les Congolais.  

Avant de présenter le film « de l’autre côté » du réalisateur germano-turque Faith Akin, Christophe Figuéréo a soutenu que les Congolais devraient comprendre que tous les pays qui sont dans l’Europe ne font pas partie de l’espace Schengen. « Lorsque vous allez dans l’Union européenne vous avez besoin d’un visa Schengen. Si vous êtes en transit à l’aéroport, vous avez même besoin d’avoir un visa de transit aéroportuaire», a-t-il indiqué.

Une vue de la salle pendant la projection du film « de l’autre côté »

A l’intérieur de l’espace de l’UE, a poursuivi le conférencier, il y a des frontières qui fonctionnent de manière ambivalente entre ouverture et fermeture. Un migrant d’Amérique du sud n’a pas besoin d’un visa pour entrer dans l’espace Schengen. Pour l’Afrique, il faut un visa Schengen et même pour certains pays, comme le Congo, il faut un visa de transit, même pour rester dans un aéroport. « Ce qui montre que l’Europe peut être aussi une forteresse à l’extérieur, mais à l’intérieur c’est une frontière qui s’efface», a-t-il soutenu.

Pour Christophe Figuéréo, l’UE a vocation de coïncider avec l’Europe. Cependant, il y a des pays de l’Europe et ceux de l’Union européenne. Il y a des limites acceptées par tous, d’autres sont conventionnelles. L’Europe c’est une civilisation, une histoire et une culture commune. Il y a la démocratie, la croyance en  certains nombres de valeurs communes, les droits de l’homme, l’économie de marché, la société de consommation. L’Union européenne est un regroupement de certains pays européen autour d’un traité. Le traité de Rome qui marque officiellement la naissance de l’Union européenne.

«Il y a des pays européen qui ne font pas parti de l’Union européenne. La grande Bretagne et l’Ireland, par exemple, ne fait pas partie de l’espace Schengen pourtant elle membre de l’Union européenne. Elle n’a pas non plus la monnaie commune, l’euro avec le Danemark et la Suède. La zone euro compte 19 pays au lieu de 28 de l’Union européenne. Il y a des pays qui ne font pas partie de l’Union européenne mais sont dans l’espace Schengen (l’Island, Norvège et la confédération helvétique) », a-t-il expliqué.

À gauche : Can Incesu, à droite Christophe Figuéréo

Christophe Figuéréo a affirmé qu’il y a bien le besoin pour les pays membres de l’Union européenne de faire disparaitre les frontières entre eux, cependant, d’autres pays les érigent pour se mettre à l’abri des violences. C’est ce qui se passe avec la montée de l’immigration provoquée par les pays où la paix est troublée et qui sont frontaliers avec certains pays de l’Europe. Pour faire face au flot des migrants venus de l’Afghanistan, de la Lybie de l’Irak, certains pays ont érigés des barrières pour contenir ce flux et sécuriser leurs frontières. Parmi les pays qui n’ont presque plus de frontière, il a cité l’Alsace et la Loraine entre l’Allemagne et la France, entre l’Espagne et la France, par la Cerdagne à Puigcerdá. Parmi les pays qui renforcent leur frontières, il y a Chypre qui qui est coupé en deux dont la ligne de démarcation est à Hicosese.

En s’appuyant sur le film du réalisateur Faith Akim, Christophe Figuéréo a voulu explorer cette problématique des frontières à l’aune de plusieurs axes et notamment la notion de frontière elle-même. Appuyant la philosophie du film, il a expliqué que le réalisateur voulait exprimer son souhait de voir une Europe aux frontières bannies où les populations pouvaient aller librement d’un pays à un autre sans contrôle d’identité. Du moins, c’est l’histoire que raconte ce film, « De l’autre côté », dont les faits se passent entre la Turquie et l’Allemagne.

Pour l’ambassadeur de Turquie au Congo, Can Incesu, l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne n’intéresse plus l’opinion publique turque qui ne montre plus le même engouement des années 1985. Pour lui les tergiversations des pays moteurs comme l’Allemagne et la France ont fini par décourager l’opinion publique turque qui pense que l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est maintenant derrière elle. « Aujourd’hui, il n’y a qu’une minorité qui est positive à cette adhésion », a dit le diplomate turque.

Le mois de l’Europe a été célébré à Brazzaville du 15 mai au 3 juin.