Des cours suspendus dans trois écoles à Brazzaville
Les cours sont suspendus depuis le 9 décembre pour un délai non encore déterminé aux lycées Antonio Agostino Neto (A.A.Neto) et la Révolution ainsi qu’au collège A.A.Neto à la suite d’un affrontement entre élèves, ayant entraîné l’intervention de la police. Une quarantaine d’élèves ont été interpelés.
Une fille d’environ 18 ans, habillée en robe transparente et venue s’inscrire au lycée de la Révolution, copieusement lynchée, a été l’élément déclencheur de cet incident. Ruth Mondésire Kossi Moussoki élève en Terminale série A2 a expliqué à Vox qu’un collégien a pris son courage à soulever la robe de l’élève venue pour l’inscription, se rendant du coup compte que la fille n’avait pas porté de sous-vêtements. Elle est prise en sandwich, devenant la risée de tous.
Des affrontements éclatent alors entre élèves du lycée de la Révolution et ceux du collège A.A. Neto, un établissement dont les effectifs avoisinent les 20.000 élèves. Le Poste de Sécurité Publique (PSP), à proximité de ces établissements, se trouvant dans l’incapacité d’agir, a fait recours au Commissariat de police central de la Tsiémé. Un bataillon de policiers est aussitôt dépêché. Ces derniers ont, comme à l’accoutumée, fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des lycéens. Une quarantaine d’élèves ont été interpelés.
Dans ce chambardement, et n’ayant pas d’autre alternative, les élèves ont la poudre d’escampette, escaladant, pour certains des murs, et d’autres, se réfugiant dans le bureau du proviseur du lycée Antonio Agostino Neto, a poursuivi Ruth Mondésire Kossi Moussoki. De son côté, le vice-président du Mouvement des élèves et étudiants du Congo, et élève au lycée Antonio Agostino Neto en classe de Seconde série C, Ernest Bounkoutou a déploré l’attitude des policiers qui ont arrêté arbitrairement près de 45 élèves.
Les élèves des deux établissements font face au quotidien à des attaques, des quolibets et des menaces verbales, depuis l’implantation du lycée de la Révolution dans l’enceinte de cette vaste aire scolaire, après le drame du 4 mars 2012, a-t-il dit à Vox.
Ce climat malsain au sein de cet établissement scolaire a eu pour répercussion la fermeture provisoire du lycée de la Révolution et du CEG Antonio Agostino Neto. Le lycée Antonio Agostino Neto par contre, qui a n’était pas impliqué dans ce désordre, paie lui aussi des conséquences de ce désordre, c’est-à-dire privé de cours.
Alors que le programme du déroulement des compositions du premier trimestre affiché au mur d’un bâtiment de cette école, prévoit le début des épreuves pour le lundi 12 décembre 2016. Les responsables scolaires de ces établissements éprouvent d’énormes difficultés dans le suivi des élèves. Ils étaient dans l’incapacité d’arrêter cette situation.