Close

Le courtage immobilier prend de l’ampleur à Brazzaville

Le métier de courtage est en vogue dans les quartiers de Brazzaville. Il s’agit des démarcheurs responsables des agences immobilières informelles qui sensibilisent sur des parcelles et terrains en vente et aident les populations à trouver des maisons à louer, sans trop chercher.

De nos jours, les populations rencontrent d’énormes difficultés pour trouver une maison à louer par leurs propres efforts. Il faut être un fin chercheur pour en dénicher une. Les plus doués en la matière restent ces agences immobilières des quartiers qui monnaient leurs services aux citoyens à la quête d’une maison en location, d’une parcelle en vente ou à acheter.

« Studio- 13.000 francs CFA, chambre salon-25.000,  deux chambres- salon -cuisine- douche-toilettes-70.000, parcelle à vendre à Poto-poto 125.000.000, terrain à vendre à Ngamakosso… »,  autant de renseignements possibles que les démarcheurs inscrivent sur une enseigne exposée en pleine rue, accessible à tous et pouvant attirer de la clientèle. Au bas de la liste sont toujours  inscrites leurs coordonnées téléphoniques.

Mais des règles s’imposent. Après contact, il y a un droit de visite à payer au démarcheur pour  prendre connaissance de ladite maison à louer : 5.000 francs pour toute maison qui répond à moins de 100.000 francs CFA le mois, et 10.000 francs pour tout loyer supérieur à 100.000 francs CFA. Si le cadre proposé ne répond pas au standing de vie du client qui déplace les démarcheurs à ses  propres frais, une occasion lui est offerte de visiter deux autres maisons sans débourser  un sou de plus.

En cas de succès, sur les trois mois de caution à verser au propriétaire, s’ajoutera  un quatrième mois qui permettra à ce dernier de payer le droit d’acquisition aux démarcheurs à qui il n’est pas permis d’encaisser l’argent de la caution, quelle qu’en soit le motif.

Du côté de la vente de  parcelles ou de terrains, le démarcheur gagne 10%  lorsque le prix d’achat convenu reste dans la fourchette comprise. C’est la loi du courtage. Mais ce pourcentage est révisable à 5% voire 3% en cas de forte négociation entre vendeur et acheteurs. D’où, le démarcheur doit avoir l’art de convaincre l’acheteur pour ne pas couler.  Ce sont là les risques du métier.

«  Les gens vendent leur propre biens mais bon nombre vendent aussi une succession. Pour assurer nos arrières, nous, courtiers avertis, nous travaillons en collaboration avec un notaire. Ce qui nous met en garde des  parcelles à litige et nous tient à l’écart des malfrats», indique Didier Docko, un diplômé sans emploi qui vit du courtage depuis bientôt cinq années.

Il a poursuivi en disant que ce travail d’apparence banal est très noble car la chance sourit avec ce que l’on peut gagner comme pourcentage. « Des terrains jumelés vendus à 1milliard vous rapporte 100.000.000 de francs CFA en un clin d’œil. On en a vu », dit-il.

Au fil des temps, une chaîne de solidarité s’est tissée entre les courtiers des quatre coins de la capitale. Ce réseau de démarcheurs œuvre  aujourd’hui  pour  le bon fonctionnement de leurs transactions très juteuses quoiqu’elles n’aboutissent parfois pas. « Nous traversons aussi des périodes de vaches maigres. Deux à trois mois sans le moindre « pactole »  témoigne « Ya Zingouss » du quartier Diata..

Très effacées dans les années 1990, les agences immobilières de fortune ont commencé à croître dans les débuts de l’an 2000 pour connaitre un essor de nos jours.