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De plus en plus des femmes dans le commerce ambulant

Le visage des commerçants ambulants a changé, ces dernières années à Brazzaville. Initié par les hommes, des femmes ont intégré aujourd’hui le milieu pour gagner de l’argent. Partout dans les rues, des petits commerces heurtent désormais aux cuvettes en plastique.

Firmine, une vendeuse de pain à la cuvette

Des femmes, emboîtant le pas aux hommes, ne supportent plus la concurrence des étalages dans les marchés, préfèrent écouler leurs marchandises en sillonnant les rues. Si ce n’est le prix du pain que l’on crie dans la rue à gorge déployée, c’est de l’avocat que l’on vante le goût. A cette liste, se sont ajoutées les denrées alimentaires comme du poisson frais vendu dans des brouettes, de divers légumes entassés dans des cuvettes. Plus on avance, plus on crie la marchandise. Peu importe le boucan que cela est susceptible de produire.

L’arrivée des femmes dans ce secteur a donné une autre tournure au commerce ambulant. Elles ont introduit le périssable dans le système. C’est oser ! Ce commerce limité hier aux produits inconsommables véhiculait des articles de première nécessité. De la naphtaline, des allumettes, des « couches et pochettes à jeter » des serviettes périodiques, du savon compact, du savon en poudre, des pinces à linge, des cotons tiges, du fil et aiguilles, bref tous ces articles impérissables dont se sert quotidiennement la ménagère dans son foyer.

En fin de compte, ces commerçants ambulants restent à l’écart des taxes qu’ils ne payent à cause de leur mobilité. « Ce que le comité du marché me taxe est insignifiant. Je ne paye que 100 francs CFA par jour pour tout ce plateau. Mais, regardez ! Mes avocats sont tous à point. Ce sont des fruits très sensibles et je ne peux pas m’hasarder à m’assoir pour attendre les clients», a confié Edouardine, une vendeuse ambulante.

Son avis est partagé par une autre vendeuse d’amarantes qui a évoqué la fragilité des feuilles de légumes qu’elle craint toujours de voir vite se flétrir sur la table du marché. « On absorbe de l’eau sur les paquets de légumes pour en conserver la fraîcheur, mais cela ne me rassure pas. Je préfère aller me promener», affirme-t-elle.

Vendeuse de pain depuis deux ans, Firmine emprunte le même parcours avec sa cuvette sur la tête. L’astuce, elle n’aborde jamais ces ruelles sans ne pas chanter sa mélodie fétiche : « Même les tout-petits me connaissent. D’ailleurs je les entends souvent chanter à mon approche ».