Deux organisations locales appellent le Congo à quitter la CPI
Le Front patriotique de la ministre Destinée Doukaga et le Mouvement Réveil 2020 de Nsonde Lumumba ont remis le 3 novembre à Brazzaville un long plaidoyer au ministre de la Justice, Pierre Mabiala, demandant au Congo de quitter la Cour pénale internationale (CPI). Cette requête a été remise à l’issue d’une marche organisée dans la capitale congolaise.
Les jeunes manifestants ont expliqué dans leur plaidoyer remis à Pierre Mabiala que la constitution congolaise promulguée le 6 novembre, était désormais incompatible avec les principes de la CPI. Citant l’article 10 de la constitution de 2015, le secrétaire général du Front patriotique a indiqué que le Congo ne pouvait plus extrader les suspects, les Congolais, poursuivis par la justice internationale, et que réclamerait la CPI. « Comme nous ne pouvons pas réviser notre constitution, la seule solution c’est de quitter la CPI », a-t-il conclu.
Les manifestants, en majorité les jeunes, sont partis du boulevard Alfred Raoul jusqu’au siège du ministère de la Justice. La police a assuré l’encadrement des jeunes qui marchaient. Durant le parcours, les manifestants scandaient des slogans hostiles à la CPI. « Toboyi CPI », « Oyo ekoya eya », pour dire « nous rejetons la CPI », et « advienne que pourra ».
La ministre en charge de la Jeunesse, Destinée Doukaga, en tête de cortège, a affirmé que les pays africains subissaient beaucoup trop d’injustice. Et qu’il était temps pour que le Congo quitte cette cour, car « de toute façon notre constitution actuelle est incompatible avec les statuts de Rome ».
Recevant les manifestants à son cabinet, le ministre Mabiala a pris acte de cette démarche. Il a promis aux membres des deux organisations, qu’il examinera calment leur plaidoyer avant de le faire remonter « à la plus haute hiérarchie gouvernementale ».
Le Congo faisait déjà partie en 2014 des pays de l’Union africaine qui voulaient quitter la CPI. Leur intention, présentée à un sommet des chefs d’Etat de l’organisation panafricaine, n’avait pas abouti. Profitant des initiatives de certains pays comme le Burundi, l’Afrique du sud, le Kenya ou la Gambie, le Congo revient à ses vieux sentiments.