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Le difficile accès au logement à Brazzaville et Pointe-Noire

Les populations habitant les deux principales villes du Congo peinent à accéder à un logement décent et moins cher. Les tortueuses procédures pour accéder aux logements sociaux, les coûts faramineux de loyer et de parcelles de terrain contraignent des milliers de familles à vivre dans la précarité dans les périphéries de ces deux villes.

Malgré la croissance observée dans le secteur de l’immobilier, les Congolais ont du mal à accéder à un logement décent et bon marché. Les appartements construits par l’Etat à Bacongo, au Camp Clairon ou à Mpila, à Brazzaville, sont quasiment inaccessibles. Le coût trop élevé et les lancinantes  procédures pour acquérir ces maisons ont écarté de nombreuses familles de la course. Le pouvoir d’achat des Congolais moyens (environ 150.000 francs) ne permet pas d’être propriétaire d’une villa deux pièces à partir de 14 millions de francs CFA. Ils sont obligés de s’acheter à environ 5 millions un lopin de terre dans les banlieues des villes, à la merci des érosions et ensablements pour espérer bâtir un chez-soi.

Mais plusieurs personnes tirent profit de cette malheureuse situation. D’abord, les propriétaires terriens qui vendent à des sommes faramineuses et sous la barbe de l’Etat des terrains escarpés et litigieux. Au tribunal de Brazzaville et de Pointe-Noire, les rôles sont bourrés d’affaires foncières. Malgré les  sévères mises en garde, l’Etat peine à mettre de l’ordre dans le secteur.

Il y a ensuite les sociétés de courtage qui profitent bien de cette crise du logement. Elles sont payées à la commission, souvent un mois du loyer. A 100.000 francs, une famille de quatre personnes se loge à peine. La classe moyenne des Congolais est obligée de débourser jusqu’à 250.000 voire 500.000 francs CFA pour mériter une maison décente et moderne. L’affaire marche bien avec des locataires expatriés auxquels on propose des loyers mensuels allant de 800.000 à 3 millions de francs CFA. 

A comparer parfois avec certaines capitales africaines comme Cotonou, Kinshasa ou Luanda, le logement coûte cher dans les deux principales villes du Congo. Dans certains quartiers huppés où ne vivent que de riches patrons, les fonctionnaires des Nations Unies ou les cadres des sociétés pétrolières, les loyers atteignent 8 millions, surtout quand l’appartement est meublé et avec gardien. Ces courtiers, dont nombreux, profitant de l’absence de régulation dans le secteur, ne versent aucune taxe à l’Etat. Certains frais (droit de visite, transport sur les lieux…), appliqués sur le client, relèvent purement de l’arnaque.

Le coût de matériaux de construction. La baisse à 84.000 francs CFA au lieu de 118.000 francs, il y a encore quelques mois, de la tonne de ciment, ne suffit pas pour booster la construction auprès des particuliers. Le sable, le fer et la planche maintiennent une tendance haussière des prix. Provenant pour la plupart du port de Pointe-Noire, le transport pèse encore dans la balance de la tôle, la pointe, le fer. Si un chargement de 4m3 de caillasse se négocie à 150.000 francs, il  faut débourser jusqu’à 500.000 francs CFA pour un camion de 6m3 de sable. Tout cela mis dans le panier, le prix du logement devient vertigineux pour les Congolais.