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La directrice générale du CHU informe sur l’hémophilie

La directrice générale du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU), Gisèle Marie-Gabrielle Ambiero a convié, le 18 avril à Brazzaville les congolais à l’effort de prévention contre l’hémophilie, une maladie hémorragique, génétique, héréditaire et encore méconnue. Cette prophylaxie n’est possible que par un dépistage précoce et par le  suivi des malades afin de limiter les complications.

Gisèle Marie-Gabrielle Ambiero  a  notifié que  l’hémophilie est une maladie hémorragique, génétique et héréditaire due à l’absence ou au déficit d’un facteur de la coagulation. Pour elle, si c’est le facteur VIII qui est absent, on parle d’hémophilie A. Si c’est le facteur IX, on parle d’hémophilie B. La personne hémophilique ne parvient pas à former un caillot solide au cours du processus de la coagulation. Elle saigne plus longtemps qu’un autre parce que le caillot ne tient pas.

Cette maladie, a-t-elle indiqué est méconnue de la population congolaise et se reconnait par des saignements des tissus mous, des hémarthroses au coude, genou, à la cheville, moins fréquemment à l’épaule et à la hanche.

Au cours d’une matinée scientifique d’information relative à la célébration de la journée mondiale de l’hémophilie et les maladies hémorragiques, la directrice du CHU a fait savoir que depuis 1993, environ 67 enfants et adultes atteints d’hémophilie ont été répertoriés au CHU, dont un décès pour hémorragie cérébroméningée.

Devant les professionnels de santé, La directrice générale du CHU a expliqué qu’à l’heure actuelle, il existe un traitement efficace pour limiter le risque de saignement ou pour traiter un saignement, bien qu’il soit impossible de guérir de l’hémophilie. Ce traitement consiste à administrer par voie intraveineuse le facteur de la coagulation défaillant. 

Ces substituts qui composent ce traitement, peuvent être dérivés du sang humain ou être produits par génie génétique appelés recombinants. Ces traitements anti hémophiliques  sont administrés dans deux circonstances : en cas d’accident hémorragique, le traitement doit débuter le plus tôt, après la survenue de l’accident pour traiter l’hémorragie et prévenir les séquelles ; et en mode préventif, on parle de prophylaxie. La prophylaxie a pour objectif principal de transformer, par injections régulières et à des facteurs anti hémophiliques, a-t-elle poursuivi.

Intervenant  pour la circonstance, le chef de service d’hématologie, le Pr Alexis Elira Dokékias, a souligné que  les  statistiques montrent qu’un garçon sur 5000 naissances, nait atteint d’hémophilie A dans le monde, tandis qu’un garçon sur 25000 nait avec une hémophilie B. La prévalence varie de 1 sur 18000 à 1 sur 7000 personnes du sexe masculin selon  les pays pour l’hémophilie A. Ces chiffres varient entre 1 sur 100 000 et 1 sur 30 000 personnes du sexe masculin pour l’hémophilie B.

Pour lui, le grand intérêt est de sensibiliser les autorités, agents de santé et toute la population pour que la lutte contre l’hémophilie puisse porter des fruits, à travers la mise en évidence des anticorps qui permettront de faire le diagnostic.

L’hémophilie est présente partout dans le monde et touche essentiellement les garçons dès la naissance. Les filles peuvent être atteintes, uniquement dans les cas rares où leur père est hémophile et leur mère porteuse du gène ou dans les cas rarissimes d’inactivation du chromosome X normal, c’est-à-dire non porteur du gène muté.

Présent à cette  journée de célébration,  l’un  des hémophiles,  Jean Paul Léonard Ngoukoulou, a signifié qu’il entend  créer un cadre scientifique et médical, qui va œuvrer pour le développement des compétences et des connaissances scientifiques et techniques afin d’améliorer les traitements et la prise en charge des troubles rares de coagulation et de garantir la sécurité des traitements.

«Le Congo ne pourra bénéficier pleinement des actions de ce programme, axées sur les formations médicales et associatives que si les patients atteints d’hémophilie sont regroupés en association», a-t-il dit.