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Les enfants autistes soutenus par les petites sœurs Dominicaines

L’Association des petites sœurs Dominicaines, à travers son Ecole la Case Dominique, a célébré récemment à Brazzaville la journée mondiale de l’autisme, un syndrome jugé mystique au Congo.

Cette célébration, qui s’est faite en partenariat avec la Fondation MTN, a consisté en la sensibilisation des communautés congolaises sur l’autisme, un handicap très peu connu au Congo, dont l’association des petites sœurs Dominicaines en a fait son cheval de bataille depuis 2015 au Congo. Malheureusement, cette association ne voit pas encore l’adhésion escomptée par les populations et les structures locales en charge de ces questions auprès des autorités politiques, gouvernementales que des communautés elle-même.

L’apport de la Fondation MTN, a donné une autre portée, cette année, à la célébration de cette journée dont le thème a été «Autisme, Parlons-en ! Autisme, Brisons le Silence !».

Contrairement aux idées reçues, l’autisme, n’est pas une maladie mentale, mais une déficience qui ne peut être décelée à travers une échographie, comme c’est le cas pour la trisomie. L’autisme désigne, en réalité, un des «Troubles Envahissants du Développement» communément appelés TED. Ce symptôme ne se guérit pas. Néanmoins, plus la prise en charge est rapide, plus les troubles du comportement peuvent diminuer.

Cette 3ème journée a été une occasion de procéder à la présentation des différentes caractéristiques liées à cet handicap, ce à travers l’intervention des professionnels tels que le professeur en neuropsychiatrie, Max Alain Mouanga, qui a relevé les trois éléments cumulatifs caractérisant l’autisme : le trouble de la communication, la perturbation des relations sociales et des troubles liés au comportement.

D’après l’OMS, des dizaines de millions de personnes sont atteintes d’autisme en Afrique. La plupart des pays sur le continent n’ont pas de structures adaptées pour traiter le syndrome. La population, quant à elle, n’est pas assez informée sur les soins y relatifs.

Un handicap jugé « mystique » dans la plupart des pays en développement, notamment au Congo dont les structures habilitées ne disposent pas des statistiques sur le nombre d’enfants souffrant de cette anomalie.   

Des préjugés erronés que les pays se font de cette maladie souvent méconnue par des médecins qui ont poussé l’association des Petites sœurs Dominicaines à faire un plaidoyer pour la prise en compte de cette défaillance mentale qui attaque des enfants et les exclue de la société. L’autisme est considéré comme une maladie liée au surnaturel, à l’ensorcellement. Les personnes atteintes se retrouvent dans des situations d’exclusion, voire de danger. C’est dans ce même sens que l’OMS alerte également sur le fait que trop d’enfants autistes en Afrique sont gardés au domicile, sans bénéficier d’aucun soin ou de prise en charge. Ces enfants, au regard absent, sont très souvent soupçonnés de communiquer avec les esprits, et de vouloir nuire à leur famille.

Pour servir de levier à l’Association des Petites sœurs Dominicaines, la société MTN Congo, via sa Fondation a répondu, favorablement à sa demande d’appui en vue d’une bonne sensibilisation autour de cette cause méconnue qu’est l’Autisme.

Pour MTN Congo, le concept de responsabilité n’est pas un vain mot de l’esprit, mais un ensemble d’actions concrètes à l’endroit des ONG et Associations œuvrant pour le compte des communautés. Il a donc été organisé une conférence-débat au cours de laquelle des partages d’expériences, des remarques, des propositions, des engagements ont été faits. Cette rencontre a tourné autour d’échangés par les parties prenantes composées essentiellement des parents d’enfants autistes, des professeurs et professionnels du domaine médical, afin de construire un changement de mentalités au profit des personnes atteintes d’autisme.

L’objectif est assurément, dans une première  phase, une volonté de reconnaissance par les pouvoirs publics, suivi d’une seconde phase qui se veut être la non-exclusion au sein de la société congolaise tout entière. En somme, ce sera une façon de permettre à nos compatriotes d’avoir eux aussi «à faire valoir leurs différences, choix et préférences dans les décisions qui les concernent».

Cette journée a permis aux différentes parties prenantes et communautés d’obtenir des informations, des conseils, de consulter les médecins et spécialistes, mais surtout d’être outillés afin de ne jamais se décourager en cas d’identification de tels symptômes auprès de leurs enfants. Cette journée a également permis d’interpeller le système médical pour apporter des réponses appropriées et adéquates aux différentes préoccupations des populations congolaises.

Créée en 2003, l’Association des Petites Sœurs Dominicaines  est une congrégation spécialisée dans la scolarisation, l’accompagnement et l’insertion sociale des jeunes et enfants en difficulté ou exclus du système scolaire, notamment les autistes.