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Femme et sac en bandoulière à la mode à Brazzaville

Sur les lieux des veillées ces dernières années à Brazzaville, pas un pas de plus sans croiser une femme munie d’un petit sac qu’elle porte transversalement.

L’annonce du décès d’un proche suffit pour provoquer un déclic dans le cerveau de la femme brazzavilloise. A l’instant même, une urgence se fait jour. S’acquérir un petit sac qui ne la quittera guère tout le reste du temps que durera le deuil.

Cet accessoire apporte pleine assurance du fait que l’on garde sur soi  tout l’arsenal essentiel. Téléphone portable, trousseau de clefs, carte d’identité ou passeport, stylo à mine, feuille de papier pliée à défaut d’un carnet de note, carnet d’adhésion à la mutuelle ou des mutuelles comme sait si bien le faire la brazzavilloise.

Le sac en bandoulière que les femmes n’osent abandonner dans les mains d’une tierce personne accompagne  partout, voit tout, entend tout pour tout garder. On y met en sécurité la quote-part des mutualistes, diverses enveloppes contenant des billets de banque qui accompagnent le mot de condoléances provenant des amis, connaissances et « amants », numéro de code pour un éventuel retrait bancaire, numéro de téléphone glissé au passage par un admirateur secret, liste de personnes à tenir informé du malheur qui vient de frapper la famille. « Dans ce sac, tout mon cœur y est  » a déclaré Flore.

Mais le port d’un sac en bandoulière lors d’une veillée est aussi une invite au soutien. C’est un peu comme la gibecière des femmes, car son approche menace la bourse de ceux qui se laissent choper pour l’achat du fameux « pagne de l’enterrement », sans oublier autres toilettes.

Il faut avouer que cette manière de porter le sac fait aujourd’hui partie intégrante de l’image de la femme moderne. L’ère du nœud avec le pan de son pagne pour garder de l’argent est dépassée. Même l’usage du porte-monnaie tend à disparaître.