Les femmes forgent leur engagement en politique
La présidente du Centre de promotion de la femme en politique (CPFP), Emilienne Raoul a émis le vœu le 5 mai à Brazzaville de créer un centre de promotion de leaders féminins qui sera piloté par le ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement et géré par une association engagée pour la cause féminine.
Au cours d’une causerie-débat qui a réuni les représentantes des associations, des partis politiques, les femmes occupant des postes de responsabilité au sein de l’administration publique et privée, Emilienne Raoul a estimé que la mise en place d’une organisation chargée d’accompagner la femme pour son émergence en politique était désormais nécessaire.
Outre ce centre chargé d’accompagner la femme dans son évolution en politique, Emilienne Raoul a suggéré la mise sur pied d’une cellule de veille chargée de suivre auprès du ministre de l’Intérieur la constitution des listes des candidats aux élections qui doivent se conformer au quota de représentativité hommes-femmes, tel que l’exige la Constitution.
Devant l’assistance constituée en grande partie des femmes, elle a interpellé les femmes de fédérer en vue de lutter pour la prise en compte de leurs droits prévus par la Constitution. Aussi, a-t-elle signifié, que «Je ne ménagerai aucun effort pour continuer cette lutte pour la promotion de la femme en politique, jusqu’à atteindre l’un des objectifs de l’association à savoir l’accroissement des femmes militantes et engagées en politique dans le pays».
La conseillère du chef de l’Etat en charge de la Promotion de la femme, Antoinette Kebi a dans sa communication portant sur « Les femmes des partis politiques dans le contexte des élections », a fait savoir que la politique est un art qui nécessite d’être appris, comme tout autre art, même si on a des prédispositions naturelles.
En tant que juriste de formation et enseignante à la faculté de droit, elle a convié les femmes à se former. Car, une bonne formation de femmes, aussi bien sur le plan académique que politique, conduira à un véritable changement de la situation avec une nette amélioration du nombre de femmes en politique.
Pour Antoinette Kebi, la femme politique doit soigner son image auprès d’autres femmes ou de jeunes filles qui désirent faire la politique. Elle doit continuellement s’informer et se cultiver, avoir confiance en elle-même et ne pas avoir peur des débats. « Il ne faut pas attendre que les places soient réservées aux femmes, c’est dans la bataille, en s’affirmant chaque jour que la femme gagnera sa place auprès des hommes », a-t-elle martelé.
Une élection se prépara plusieurs mois à l’avance. A partir de ce moment, la femme qui désire se présenter comme candidat ou membre des différents organes créés pour le déroulement du scrutin doit déjà préparer le terrain. Elle doit en outre négocier son positionnement au sein du parti, car les enjeux électoraux étant importants, les hommes penseront à se servir en premier.
Réagissant lors de cette causerie-débat, les femmes ont étalé leur litanie de difficultés qui s’articulent autour de l’absence de moyens financiers pour mener la campagne, l’emprise des hommes pendant la constitution des listes électorales, le manque d’engouement de certains partis politiques à soutenir les candidatures féminines.
De leur côté, Antoinette Kebi et Emilienne Raoul ont soutenu les femmes de s’armer de courage, d’assurance pour vaincre tous les préjugés erronés que l’on se fait d’elles et parvenir par des stratégies efficientes à remporter les batailles électorales.