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Gabriel Okoundji face aux lycéens de Pierre Savorgnan De Brazza

Le poète franco-congolais, Gabriel Okoundji a été reçu le 29 mars au lycée Pierre Savorgnan de Brazza de Brazzaville où il a échangé avec les élèves, dans le cadre des activités du Festival international du livre et des arts francophones (FILAF). Le « mwènè » Okoundji a appelé les enfants à se départir de tout doute pour leur avenir.

A l’ouverture de la séance, un poème lui a été dédié. Mais au cœur de ces vers, le poète a décrypté un cri émanant des affres de la violence.  Frappé par le contenu du message, le médecin-écrivain n’a pas hésité de reléguer la question du jour au second plan. Il a pensé d’abord  apporter  un remède  à cette jeunesse hantée par le doute et une profonde incertitude avant d’aborder la question du jour à savoir : « Le parcours d’un poète congolais entre deux fleuves ». 

« Jetez une graine au beau milieu du fleuve. Elle  finira par trouver une bonne terre pour germer, quelles  qu’en soient les difficultés rencontrées » a  exhorté Gabriel  Okoundji, auteur de « Chant de la graine semée ».

Il a continué en disant : «Ne doutez jamais de vous.  Vivez à l’image d’un arbre, apprenez à être vertical comme lui car aucun arbre n’est misérable. Pourtant, il reçoit le vent des quatre coins du monde. Faites de la volonté votre fétiche. Soyez obstinés,  soyez hargneux pour aboutir à quelque chose», a recommandé le poète aux  lycéens venus l’écouter.

Le médecin de l’âme et du corps, Gabriel Okoundji a poursuivi en exhortant  tout un chacun à prendre conscience de la signification de son nom de famille, à se remettre à l’école de la sagesse africaine par le biais des contes et légendes de chez soi, à découvrir la culture des uns des autres, à parler  correctement sa langue maternelle, mais aussi celle des autres. « Que le kongo parle vili, que le vili parle mbochi  que le mbochi parle kouni ainsi de suite »a-t-il insisté.

De l’unification naîtra une seule voix des Congolais. « La voix de Pampou mon mentor, celle de ma mère et celles de mes tantes ont formé une seule voix qui m’a donné la part d’émotion qui a fait de moi un poète. Ce que j’écris dans mes livres, c’est du congolais, c’est ce que j’ai appris auprès des miens. Voilà qui fait ma renommée. A travers l’écriture, recherchez plutôt l’âme congolaise et non la révolte », conseille Gabriel Okoundji. 

L’écrivain franco-congolais a édifié les  lycéens  par son propre parcours d’une enfance  jonchée d’obstacles. Ramené à l’école par les communistes pour en faire un défenseur de cette idéologie, il a pourtant choisi son chemin : écrire pour être traduit dans d’autres langues. Lui,  « mwènè », initié par son père, s’est réapproprié sa part de culture. Parti du fleuve Congo, à 28 ans, pour le fleuve Garonne en France où il réside, ce quinquagénaire revient tous les trois ans, au bercail, se ressourcer. Entre le fleuve Congo qui l’a vu naître et le fleuve Garonne qu’il passe son temps à interroger, se dessine  alors « le parcours d’un poète congolais entre deux fleuves ».