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Les gens de lettres ont tenu leur rentrée littéraire

Le Forum des gens de lettres a fait sa rentrée littéraire le 21 octobre à Brazzaville sur fond de sortie du livre d’Ernest Bompoma Ikiélé, «Un voyage ennuyeux». Ce recueil de nouvelles paru en 2012 chez L’Harmattan. 

L’auteur du « Dictionnaire de la littérature congolaise », Noël Kodia Ramata, a souligné que cette thématique est récurrente chez la plupart des romanciers et nouvellistes des pays sous-développés. Pour lui, le problème des infrastructures est présent au milieu d’une écriture massue, teintée de procès, d’agressivité  et de cruauté des faits sociaux. « La chorale des mouches» du Pr Kadima Nzuzi», est l’une des illustrations », a-t-il précisé.

De la page 12 à 18, «Un voyage ennuyeux», retrace les péripéties de huit jours de route d’un fils qui voulait rejoindre sa mère dans un village éloigné de la capitale. Sur une route délabrée, le véhicule qui conduit les passagers à bon port, va lui cacher bien des surprises.

L’auteur, dans sa magie, a décrit d’une manière cocasse l’extase et la tristesse des voyageurs. Un voyage qui s’effectue dans une ambiance incroyable où les voyageurs  sont malmenés. « Je chie sur vos diplômes», a lancé l’un des deux coéquipiers à l’endroit des voyageurs aussi inquiets que boudeurs au sujet de ce voyage.

Mais ces deux «maîtres de l’univers» qui font vivre un enfer aux voyageurs sont loin d’en faire leur affaire, a dit, le critique littéraire, Pierre Tsémou, communément appelé le Saint Pierre dans le milieu littéraire. Toutes ces pratiques ennuyeuses consistant tantôt à faire descendre les passagers du véhicule pour les reprendre après une bonne distance de marche, tantôt à leur demander de pousser le véhicule, entre dans le but de se donner du beau temps à chaque village où ils sont contraints de passer la nuit.

Ces escapades causeront le décès du boy-chauffeur surpris en flagrant délit par le mari de sa concubine. Ces circonstances pénibles obligent donc le personnage principal à opter pour une longue marche qui s’achève sur un suspens car l’auteur n’évoquera nulle part, l’arrivée au village du fils attendu.

Dans son analyse, l’auteur de «Littérature de dénonciation et d’observation de nos sociétés actuelles »,  Rosin Loemba,  a épinglé la chute chez Ernest Bompoma Ikiélé lorsqu’il écrit Le chaos. Une œuvre qu’il a rapproché de «La Vie et demie» de Sony Labou Tansi, «Le monde s’effondre» de Chinua Achébé, « Sur la Braise » de Henry Djombo, évoquant le vécu quotidien des pays du Tiers monde depuis des décennies.

Créé depuis juin 2015, le Forum des gens de lettres est une structure conçue pour faire bouillonner le dynamisme de la culture congolaise, a fait savoir Jessy Loemba qui a mené le débat. Le Forum, a-t-il continué, c’est aussi  un moyen de faire la promotion des écrivains de l’après Jean Malonga, Guy Menga, Henry Lopez, Tchicaya U tam’si que les nouvelles générations ignorent. C’est un oiseau qui vole à destination des étoiles, a renchéri Obambé Gakosso.