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Invertir les 35 milliards d’importation des denrées dans l’emploi des jeunes en Afrique

Le président du Fonds international de développement agricole (FIDA) Kanayo F. Nwanze estime que les 35 milliards de dollars que l’Afrique dépense pour importer les denrées alimentaires devraient être utilisés pour créer des emplois locaux dans le secteur agricole. Ce fonctionnaire des Nations Unies espère le dire tout haut aux dirigeants africains qui seront en réunion au Kenya.

M. Nwanze prendra part à la sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) qui se tiendra à Nairobi du 27 au 28 août 2016. Il dira aux leaders africains que le potentiel pour la prospérité du continent est énorme. Mais pour y aboutir, les investissements doivent être réorientés vers le développement du secteur agricole.

Même si elle détient le quart des terres arables du monde, l’Afrique ne génère que 10 pour cent de la production agricole mondiale. « Les dirigeants africains ne contribuent pas assez à la prospérité de leur peuple  à cause des  faibles investissements dans les intrants et les infrastructures agricoles, et  du manque de soutien politique pour le secteur  agricole », déclare le Président Nwanze à la veille de son départ pour Nairobi.

« Si une partie de l’argent utilisé pour les importations de produits alimentaires était consacrée à la création d’emplois dans les zones rurales, non seulement la plus grande population de jeunes du monde entier verrait un avenir viable sur le continent, mais l’Afrique serait aussi en mesure de se nourrir », affirme-t-il.

Initiative du Gouvernement japonais, la TICAD vise à promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement propre à l’Afrique. C’est la première fois que la TICAD se tiendra sur le continent africain.

Bien que l’Afrique soit la deuxième région du monde avec une plus forte croissance économique, plus de 300 millions d’Africains vivent en dessous du seuil de la pauvreté. La plupart d’entre eux vivent dans les zones rurales et dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. Les taux de chômage sont près de 40 pour cent.

« La croissance économique seule ne suffit pas. Si nous voulons un continent avec la sécurité alimentaire et la stabilité sociale, nous devons nous assurer que le développement se centre sur les populations. Elles ne demandent pas la charité.  Elles veulent des possibilités économiques », indique M. Nwanze.

« À la conférence TICAD de cette année, j’espère que nous pourrons parler du potentiel de l’Afrique mais aussi  de ce qui est au niveau pratique nécessaire aux populations africaines pour saisir ce potentiel », ajoute-t-il.

Lors de la TICAD, Nwanze participera également au lancement de l’initiative du Japon pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. Initiative qui établira un cadre de collaboration pour les pays africains qui ciblera l’amélioration de leur état nutritionnel.

Le Japon est un membre fondateur et un des principaux contributeurs des ressources du FIDA – une institution spécialisée des Nations Unies et institution financière internationale qui investit dans l’agriculture et le développement rural dans les pays en développement à travers le monde