Close

Journées dites université morte suivies à 100%, selon le syndicaliste Fidèle Moukamba

Le secrétaire général du collège intersyndical de l’université Marien Ngouabi, mais aussi président du Syndicat national des enseignants du supérieur (SYNESUP), la principale formation syndicale de cette université, Fidèle Moukamba a indiqué, dans une interview exclusive à Vox que le mouvement « journées université morte » avait largement été suivi dans tous les établissements de l’université Marien Ngouabi. Le personnel en grève depuis le 12 avril réclame l’amélioration des conditions de travail et le paiement à temps des salaires et autres indemnités.

Quelle évaluation faites-vous trois jours après votre mouvement dit « université morte » ?

A ce jour, je ne veux pas dire beaucoup de choses. Nous savons qu’un certain nombre d’activités se déroulent autour de nos revendications. Nous sommes appelés cet après-midi à la présidence de la République pour certainement faire le point.

Comment a été suivi le mouvement ?

Nous avons voulu faire une université morte pendant juste pour trois jours. Et je pense que le mouvement a été très bien suivi depuis le 12, le 13 et aujourd’hui le 14 avril. Tout est bien arrêté dans tous les établissements. Et je peux dire que le mouvement a été suivi à 100%. Vous savez que l’université n’est pas une maison d’administration où les gens viennent s’asseoir pour étudier les dossiers ou je ne sais quoi, mais c’est un laboratoire sans lequel tout développement n’est pas possible dans notre pays. Et il faut qu’il y ait les moyens pour faire fonctionner les activités qui s’y déroulent.

C’est en signe d’indignation et de protestation que nous avons organisé ce mouvement. C’est pour attirer l’attention des autorités sur l’université Marien Ngouabi qui est vraiment dans de sérieux problèmes. Demain nous reprenons tous le travail sans problème. Et si les problèmes sont réglés, nous serons capables de boucler les années en retard. Mais si les problèmes ne sont pas toujours pas réglés, ça sera difficile. Nous souhaitons que tous ces problèmes soient réglés pour que nous travaillions tranquillement.

Et quelles sont vos revendications ?

Nous réclamons un certain nombre de choses. Au plan budgétaire, l’université n’a pas suffisamment de moyens pour faire fonctionner les établissements. Aujourd’hui, par exemple, nous sommes en train de boucler l’année académique 2016-2017, mais l’année académique 2015-2016 n‘est pas entièrement validée dans tous établissements, parce que nous n’avons pas pu faire les stages, nous n’avons pas pu faire certains TP, faute de moyens. Et nous ne pouvons pas valider certains examens, parce que nous ne pouvons pas le faire sans avoir envoyé les étudiants en stage.

Nous sommes souvent payés pratiquement un mois après tous les autres fonctionnaires de l’Etat. Pendant qu’ils sont payés à partir du 23 du mois, nous attendons autour du 20 prochain nos salaires. C’est un traitement difficile, il faut l’arranger, et cela dure plusieurs années déjà. Au titre de l’année académique 2015-2016, nous avons effectué des heures supplémentaires et complémentaires qui ne sont pas payées jusqu’aujourd’hui. Voilà ce que nous revendiquons. Malheureusement, ce sont des problèmes récurrents. Chaque année nous sommes obligés de faire des grèves pour se faire écouter…comme des étudiants.

Que répondez-vous aux étudiants qui se disent pénalisés par ce mouvement de grève ?

Pour faire nos missions envers eux correctement, il faut les moyens. C’est pour eux que nous nous battons. Pour qu’ils soient bien formés, il faut que l’université soit vraiment prise comme priorité gouvernementale. Nous sommes capables de les former, mais nous ne pouvons continuer de le faire que si nos revendications sont prises en compte. Nous les comprenons parfois quand ils font grève pour la bourse.