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La distribution de dons crée de la polémique à Pointe-Noire

Plusieurs personnes de bonne volonté, associations et partis politiques, s’investissent pour faire des dons face au coronavirus. La ville de Pointe-Noire vit au rythme des cérémonies de distribution de vivres et non vivres aux personnes dites vulnérables. Malheureusement sur le terrain, une frange de cette population ne se reconnait pas dans cette catégorie et se demande, d’où viennent les listes établies et lesquels établissent ces listes qui paraissent comme une affaire de connaissances ?

« Je suis une personne de troisième âge et j’habite au fond de Tié-Tié dans le 3ème arrondissement. Je suis tout de même triste et écœuré de constater que la distribution des dons aux personnes vulnérables ne se fait pas comme il se doit en cette période de confinement. Depuis que ces différentes distributions ont commencé dans mon quartier, je n’ai encore rien reçu. Et quand je me présente à un quelconque site de distribution, mon nom ne figure toujours pas sur leurs fameuses listes des personnes vulnérables. Je me pose mille et une question, pourquoi est-ce que mon nom ne fait toujours parti des bénéficiaires alors que je suis bien vulnérable », s’est indigné Magloire  Malonga.

Cette histoire commence à dépasser mon entendement. Car, au lieu d’être solidaire en cette période, je constate que les gens se désolidarisent à cause des petits biens. Où allons-nous finalement avec ce pays ? », S’est-il  interrogé.

Pour lui, la plupart de ces donateurs viennent ici pour le compte de leurs associations ou partis politiques. Et comme, il ne fait partie d’aucune association ou d’un parti politique, Magloire Malonga se sent abandonné à lui-même. Car selon lui, ceux-ci ne listent vraiment pas les vraies personnes vulnérables mais plutôt leurs membres ou mandants.

Quant à Isabelle Ntsimba, octogénaire, atteinte de l’hémiplégie, vivante au quartier Bissongo Mbota dans le 4ème arrondissement de la ville, a fait savoir qu’elle n’a  jamais bénéficié d’un soutien quelconque depuis que ces donateurs passent dans son quartier. Même le fameux fond de soutien de l’Etat aux ménages vulnérables « Lisungui », je n’y fais pas partie. Elle a profité de l’occasion pour lancer un appel aux pouvoirs publics ainsi qu’aux personnes de bonne volonté en vue d’assister en cette période de confinement toutes les personnes vulnérables.

La distribution des dons prend une allure de précampagne dans la ville océane. Les donateurs profitent de l’occasion pour marquer leurs présences sur le terrain. En cette période de crise sanitaire, les donateurs devraient plus sensibiliser les populations sur les mesures barrières pour stopper la propagation et la réduction des risques de contamination au Covic-19. Faire les dons, c’est bien, mais il est nécessaire que ces donateurs le fassent par amour du cœur et non par intérêt.