La législation sur les peuples autochtones peine à s’appliquer
Au moment où l’humanité célèbre le 9 août la journée internationale des peuples autochtones, force est de constater au Congo que huit ans après la promulgation de la loi portant protection des droits des populations autochtones son application peine encore à se concrétiser. Même les décrets d’application pour rendre la force à cette loi tardent à produire leurs effets.
La commémoration de cette journée de solidarité avec les peuples autochtones appelle à la prise de conscience progressive sur la situation préoccupante de ces peuples.
Le gouvernement, depuis 2011, a ratifié plusieurs textes sur la protection des droits des populations autochtones, faisant du Congo un pionnier en Afrique en matière de la promotion et de la protection des populations autochtones. Ces textes reconnaissent aux autochtones le droit de jouir, au même titre que les bantous, des bienfaits des droits civils, économiques, sociaux et culturels dans un environnement propice à leur développement et à leur bien-être.
L’arsenal juridique qui garantit aux autochtones les mêmes droits que les autres populations, essaie autant à se frayer un chemin, huit ans après la promulgation de cette loi et quelques mois seulement après la publication des décrets d’application en rapport avec les droits des populations autochtones.
Sur les six décrets publiés en 2019 de la loi n° 5- 2011 du 25 février 2011 portant promotion et protection des droits des populations autochtones, il y a celui fixant la composition et les modalités de fonctionnement du comité interministériel de suivi et d’évaluation de la promotion et de la protection des droits des populations autochtones. Et celui précisant les mesures spéciales visant à faciliter l’accès des populations autochtones aux services sociaux et de santé et à protéger leur pharmacopée.
Parmi ces décrets figurent également celui déterminant les modalités de protection des biens culturels, des sites sacrés et spirituels des populations autochtones.
Ces législations pourtant salvatrices pour cette population marginalisée se trouvent buttées par des facteurs endogènes et exogènes qui ne favorisent pas leur mise en œuvre.
Il est notoire qu’en sus de leur situation préoccupante, les langues des peuples autochtones tendent de nos jours à disparaître progressivement. Ce qui constitue une menace pour l’humanité.
La commémoration de cette journée, est une occasion de communier avec ces peuples, considérés comme les premiers occupants de la forêt équatoriale d’Afrique centrale et qui représentent 1,2 % de la population congolaise, soit environ 45.000 personnes.