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La population dénonce la résurgence du phénomène « bébés-noirs »

La population dénonce la résurgence du phénomène « bébés-noirs »

Les populations vivant à Poto-poto et à Ouenzé, respectivement dans les 3ème et 5ème arrondissements de Brazzaville, ont dénoncé la résurgence du phénomène ‘’bébés-noirs’’ dit ‘’Kulunas’’, notamment après l’affrontement entre deux gangs, ‘’l’écurie de royaume-rouge’’ et les ‘’somaliens’’, ayant causé la mort d’un jeune délinquant dans chaque clan, le 19 février 2024.

« Cette histoire a commencé par une confrontation entre ‘’l’écurie de royaume rouge’’ à Ouenzé et les ‘’somaliens’’ à Poto-poto, dont chaque clan revendique le contrôle respectif de leur territoire. Suite à cette tragédie, les deux gangs ont décidé de se venger en promettant d’agresser les habitants qui traverseront la rivière Madoukou, la limite qui sépare les deux arrondissements », témoigne un jeune qui a requis l’anonymat.

 « Depuis quelques jours, les habitants de ces arrondissements sont dans une totale insécurité. Il nous est difficile de rester dans la rue jusqu’aux heures tardives. A partie de 20 heures, nous sommes dans l’obligation de rentrer de peur d’être agressé par les ‘’Kulunas’’, affirme un autre habitant de Poto-poto.

D’après une tenancière d’un bar de fortune à Poto-Poto, ces petits délinquants s’en prennent à quiconque de jour comme de nuit. Compte tenu de cette situation, les petits commerces qui exercent tard sont contraints de fermer tôt, de peur d’être agressé en se faisant voler les objets de valeur, voire se faire décapiter car ils se promènent avec des machettes à la main.

En effet, face à cette délinquance juvénile qui bat son plein, les populations pointent du doigt la police qui ne joue pas son rôle « Le contrôle de la police devrait s’étendre partout comme elle le fait, avec les conducteurs de taxis-motos et de kavaki, alors que les bébés-noirs continuent à traquer et à massacrer la population », a déploré un autre habitant.

Quant au défenseur des droits de l’Homme, Joe Washington Ebina, la situation des bébés-noirs est très grave et met en péril la sécurité des citoyens. Depuis plus d’une quinzaine d’années, la population congolaise déplore ce phénomène qui cause tant de morts. En dépit des fonds que le gouvernement débloque pour organiser des séminaires afin d’éradiquer ce fléau, le problème demeure, a-t-il souligné. « Alors, lesquels ont la responsabilité de gérer ce phénomène de banditisme », s’est encore interrogé Joe Washington Ebina.

Le même scénario se produit dans les autres arrondissements situés dans les zones nord et sud de Brazzaville, sous le regard impuissant de la police, pourtant présente dans chaque quartier. Le gouvernement devrait prendre des mesures drastiques pour éradiquer ce phénomène d’incivisme qui gangrène la société et prend une proportion inquiétante, pour que la sécurité des populations soit garantie.