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L’automédication est l’une des causes de résistance aux antimicrobiens

L’automédication et l’utilisation excessive des antibiotiques sont des pratiques qui affaiblissent le système immunitaire, créant une résistance aux antimicrobiens. Face à ce problème de santé publique, les médecins appellent la population à consulter un spécialiste habilité à prescrire les médicaments appropriés à un patient. 

« On parle de la résistance aux antimicrobiens lorsque certaines bactéries et virus deviennent insensibles aux molécules utilisées pour traiter les microbes. Ce phénomène survient le plus souvent lorsqu’on prend un médicament  de façon abusive et sans avis médical. Or à chaque microbe correspond un traitement. Les malades devraient donc se rendre dans un hôpital, attendre le diagnostic de confirmation à l’aide des examens para cliniques  avant l’usage de tout médicament pour son efficacité », explique une spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital de référence de makélékélé spécialiste Amour Esther Bian.

 La doctoresse a aussi décrié certaines pratiques courantes dans les hôpitaux pour traiter le paludisme « Aujourd’hui on traite le paludisme avec n’importe quel antibiotiques or il y’a des médicaments spécifiques pour traiter cette maladie. S’il y’a des antibiotiques  qu’on peut utiliser pour accompagner les produits de la fièvre des parasites, ce sont les cyclines et les macrolides », poursuit-elle.

Un biologiste au Laboratoire trios Landry Aymar Loukanou a pour sa part appelé les médecins à attendre les résultats des examens biologiques pour administrer un traitement aux patients et les pharmaciens à refuser tout achat des médicaments sans une ordonnance au préalable. « Quel que soit le temps que prendra le traitement des résultats au laboratoire, le médecin est censé patienter avant de conseiller un antibiotique à un malade. Et puis la vente des antibiotiques doit être accompagnée d’une prescription médicinale pour éradiquer ce problème », exhorte le biologiste.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est un problème de santé publique qui occasionne des pertes en vie humaines et impacte sur les économies de la population. « Sans antimicrobiens efficaces, le succès de la médecine moderne dans le traitement des infections est mis en péril. Selon une étude récente, les maladies pharmaco-résistantes contribuent à près de 5 millions de décès chaque année et contraint la population à plus de dépenses pour trouver guérison », notifie un agent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Arthur Lamina  lors d’un atelier sur l’évaluation de la RAM.

Des mesures urgentes doivent être prises pour combattre les facteurs à l’origine ce problème qui constitue une menace pour la santé publique notamment les mesures insuffisantes de prévention des infections et l’accès insuffisant des vaccins dans les centres sanitaires. Conclu l’agent de l’OMS au Congo.