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Le business des véhicules d’occasion reste florissant à Pointe-Noire

Au Congo, l’acquisition d’une voiture neuve est encore considérée comme une affaire des nantis. La majorité de Congolais se penchent plutôt vers les automobiles de seconde main, à la portée de leur bourse. Une situation qui explique la croissance continue de l’importation des voitures d’occasion de plus de dix ans, selon les commerçants qui alimentent ce trafic.

Le port autonome de Pointe-Noire enregistre chaque année près de 40.000 véhicules d’occasion, vielles, en majorité de plus de 10 ans. Ces véhicules sont pour la plupart importés de la Belgique, de l’Allemagne, de la France, des Etats-Unis, de Dubaï aux Emirats, par des particuliers ou des revendeurs. Une fois dédouanés, les véhicules sont soit exposés dans les parkings de vente à Pointe-Noire, soit, prennent la direction des autres villes du pays, notamment à Brazzaville où ils sont également exposés.

Les parcs d’exposition de ces véhicules sont souvent détenus par des Congolais, des Libanais et des ressortissants de l’Afrique de l’Ouest. Les véhicules les mieux vendus à des prix abordables sont de marque Toyota Corolla dits « Benoît 16 », « Cuisse de poulet », minibus Hiace, communément appelé « Ngouma » et les Rav4, notamment la première série. Les véhicules sont ensuite soit utilisés à titre personnel ou commercial. Les véhicules de luxes par contre, sont de moins en moins importés à cause de leurs prix d’achat, le coût de transport et de la taxe douanière élevée.

L’importateur, avant d’engager toutes démarches administratives au niveau du port, devra détenir un Numéro d’identification unique (NIU). Au port de Pointe-Noire, l’importateur est soumis aux tarifs douaniers, fixés selon la valeur du véhicule et la date de sa première mise en circulation à travers un document qui parait tous les mois dans les pays de provenance des voitures importées, notamment en Belgique et où on l’appelle Largus. Les cartes grises, étant falsifiées ce derniers temps, ne font plus foi d’acte de naissance du véhicule au niveau du port.

Les prix des voitures d’occasion sont variables. Les véhicules de marque Toyota Corrolla dite Benoit 16 et Cuisse de poulet, une des marques les plus vendues, coûtent entre 800.000 et 1.000.000 de francs CFA en Europe. Le transport de l’Europe vers le port de Pointe-Noire coûte 600.000 francs CFA. La taxe douanière s’élève elle à 900.000 francs CFA.

Les bus Hiace coûtent entre 2.500.000 et 3.500.00 francs CFA en Europe. Au Congo, ils reviendront à entre 6.200.000 et 6.500.000 francs CFA. Le transport d’un bus de l’Europe pour le port de Pointe-Noire est facturé à 1.000.000 de francs CFA et la taxe douanière est appliquée à 1.200.000 francs CFA. Les véhicules 4×4, font partie de la catégorie de voitures de luxe et ont une autre tarification.

Les formalités au niveau du port sont soumises à un paiement obligatoire d’un montant de 80.000 francs CFA au Guichet unique transfrontalière (GUOT).

Après toutes ces opérations, l’importateur est aussi soumis au paiement obligatoire d’un montant de 70.000 francs CFA pour les frais de la plaque d’immatriculation provisoire ZZ, valable pendant deux semaines ainsi que l’assurance d’une validité d’un mois, avant la sortie du véhicule. Le véhicule pourrait enfin sortir du port pour la suite des contraintes administratives.

Les véhicules de luxe quant à eux, viennent pour la plupart des Etats-Unis et de Dubaï. Ils sont de moins en moins vendus et se font un peu rares sur le marché à coûts élevés.

Le transport par conteneur est fortement recommandé, pour la sécurité du véhicule. Au cas contraire, le véhicule arrivera privé d’un certain nombre d’éléments (pneus, rétroviseurs, enjoliveurs, phares….).

Les parkings où sont vendus ses véhicules d’occasion sont souvent installés dans des espaces publics de la ville. Les frais d’occupations sont payés à la mairie. Personne, cependant n’a voulu se prononcer sur le prix de location des sites. Même au niveau des administrations contactées, les prix demeurent comme un tabou.

Ceux qui sont aux abords de l’avenue Marien Ngouabi, dite « Bord-bord », par exemple sont sous les emprises du Chemin de Fer Congo océan (CFCO), qui en est aussi le bailleur. L’espace est facturé par mètre carré.