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Le complexe de Maloukou va-t-il enfin démarrer durant ce quinquennat ?

L’Etat a construit depuis 2015 un complexe industriel à Maloukou, à près d’une soixantaine de kilomètres au nord de Brazzaville, mais qui n’a jamais démarré. A l’orée de la récente élection présidentielle, le gouvernement a effectué plusieurs missions sur place, dans le but donner un coup de démarrage à ces usines. Mais, rien !

Le gouvernement du président Denis Sassou N’Guesso a passé cinq années sans effectivement parvenir à lancer le complexe industriel de Maloukou. Il s’agit d’un embryon essentiel de la future zone économique spéciale de Brazzaville, au cas où elle venait à être créée. Maloukou compte une douzaine d’usines construites et livrées clés en main par la société brésilienne ASPERBRAS.

Entre 2013 et 2015, le gouvernement a injecté plus de 300 milliards de francs CFA pour sortir des terres de Matsieri ce complexe industriel. Il avait suscité beaucoup d’espoir termes d’emploi auprès de la jeunesse. D’après les autorités, en effet, le site ne devrait pas générer moins de 2.600 emplois directs.

On note sur le site, des unités de fabrication ou de production de fer, de porcelaine, de poterie, de plastique, de tuyauterie. D’autres activités comme la boucherie ou la pêcherie devraient se développer sur place, le complexe ayant prévu les chambres froides. Le choix de Maloukou, aux abords du fleuve Congo, est un indice révélateur de l’emplacement du pont entre Brazzaville et Kinshasa qui pourrait être jeté à cet endroit.

Mais qu’est-ce qui bloque ? Le site n’a jamais été électrifié jusqu’à la fin des travaux ! Il a donc fallu au gouvernement de trouver de nouveaux financements pour apporter de l’électricité sur 15 km de ligne haute tension. Ce projet d’électrification était évalué à 13 milliards de francs CFA, de l’argent pourtant trouvé en 2018.

Face au chômage préoccupant de la jeunesse, le prochain quinquennat de Sassou N’Guesso devrait commencer par consolider et opérationnaliser cet acquis. Maloukou devrait être un site qui draine des jeunes formés aux métiers, mais aussi des manœuvres non qualifiés en quête d’emploi. Cette symbiose atténuera le banditisme qui prend de l’ampleur dans les quartiers des deux principales villes du pays, Brazzaville et Pointe-Noire.

Au regard de tous ces investissements consentis à Maloukou, il ne reste vraisemblablement que d’y mettre la volonté politique. Maloukou est un filon d’industrialisation qui ne doit pas mourir dans la broussaille. Les ministères des Grands travaux (maître d’ouvrage), des Finances, des Zones économiques spéciales, de l’Energie et de l’hydraulique, ainsi que celui de la réforme foncière devraient s’associer pour finaliser ce dossier, et voir enfin les premiers jeunes y trouver de l’emploi.

Le complexe industriel de Maloukou qui n’a pu être comptabilisé dans le bilan de Denis Sassou N’Guesso en 2016 et en 2021 devrait en principe l’être en tout début de ce nouveau quinquennat.