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Le gouvernement reconnaît 45 partis politiques, les rejetés jasent !

Le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation a publié une liste de 45 formations politiques jugées conformes à la loi sur les partis politiques. Dans le placard, on note de nombreux partis de l’opposition dont les leaders jasent.

Dans une réaction publiée sur son mur Facebook, l’opposant Clément Mierassa du Parti social démocrate congolais, PSDC, n’a pas hésité de fustiger cette liste, dénonçant le Parti congolais du travail, PCT, dont appartient le ministre de l’Intérieur, Raymond Mboulou, comme la première formation politique qui ne respecte pas la Constitution. Pour Clément Mierassa, le PCT ne devrait pas être sur cette liste, en continuant à désigner le chef de l’État Denis Sassou N’Guesso comme le président de son comité central.

De son côté, le député Digne Elvis Tsalissan Okombi, annonce une réponse conséquente suite à la publication de cette liste qui n’a pas pris en compte son parti, l’Union pour un mouvement populaire, UMP, suspendu depuis de nombreux mois par le ministre de l’Intérieur. Son espoir de voir la réhabilitation de l’UMP s’est effondré, à la publication de la liste des 45 partis.

Unis pour le Congo de Paulin Makaya n’a pas été retenu, non plus. Depuis sa sortie de prison, son président n’a pas réussi, par plusieurs fois, de quitter le pays pour aller se faire soigner à l’étranger, faute d’un passeport congolais. A chaque tentative, Paulin Makaya a toujours brandi son passeport britannique. Ces derniers mois, il a travaillé pour la restructuration de son parti, mais qui reste non conforme, selon le ministère de l’Intérieur.

UDR Mwinda de feu André Milongo, et en proie à de sérieuse dissensions, ne figure pas sur cette liste. Bien au contraire, un de ses anciens dirigeants, Guy Romain Kinfounsia, désormais président de URD M’A, a été retenu.

Le Parti congolais du travail, PCT, de Pierre Moussa est en tête de liste des partis reconnus, suivi de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, UPADS, de Pascal Tsaty Mabiala, chef de l’opposition congolaise. L’UDH-Yuki de Guy Brice Parfait Kolelas, aux côtés du RDPS de Jean-Marc Tystère Tchicaya, du MAR de Roland Bouiti Viaudo, sont également sur la liste des partis autorités à exercer en République du Congo.

Pour la plupart, les responsables de ces partis sont représentés au parlement. Nombreux ont été élus en 2017 à l’Assemblée nationale et au Sénat. Ils occupent aussi de hautes fonctions politiques au sein du parlement et du gouvernement.

Pour garder l’équilibre politique, certaines formations ont été portées sur la liste, comme le MCCDI de Euloge Landry Kolelas, l’URC de Dominique Basseyila ou la RDR de Hellot Manston Mampouya dont les leaders, par hasard tous du Pool, ne sont pas élus au parlement.

D’autres figures de l’opposition extraparlementaire ont vu leurs formations sur la liste des 45 partis. Il s’agit de Claudine Munari avec son MUST, de Clotaire Mboussa Ela avec son CAR, Jean-Jacques Serges Yhombi Opango avec son RDD, de Mathias Dzon avec son UPRN, Jean Itadi avec son CAP, ou de Anguios Nganguia Engambe avec son PAR. Cette reconnaissance de l’opposition extrême contribue sûrement à l’apaisement, notamment pour les enjeux à venir.

Plusieurs jeunes loups se sont également inscrits sur cette liste. Nick Fylla Saint-Eudes du PRL, Jean Valère Mbani du LCEM, Michel Mboussi Ngouari du MLNC, Jean-Claude Ibovi du MDP ou Bonaventure Boundzika du CDR. Ils marquent désormais l’échiquier politique national, parfois avec la même poigne que le RC de Claude Alphonse Silou, le PULP de Médard Moussondia ou l’UPDP de Auguste Célestin Gongara Nkoua.

Sur la liste, des inattendus comme le Pasteur Ntumi avec son CNR, Anatole Limbongo Ngoka, ancien compagnon du général Mokoko, avec son PARADIS, sont visibles.

Cette liste de partis peut également servir de base pour la participation à la concertation politique que le gouvernement entend organiser en novembre à Madingou dans la Bouenza. Les délégations des partis reconnus pourraient être jointes aux personnalités politiques indépendantes qui se sont déjà déclarées candidates à la présidentielle de 2021.