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Le sable extrait de la rivière vendu par des jeunes désœuvrés

Certains riverains des quartiers Makazu à Mfilou dans le 7ème arrondissement et Diata dans la 3ème  circonscription de l’arrondissement 1 Makélékélé, font recours au sable jaune des cours d’eau appelé ‘’ Mfilou’’ où du côté des marigots avoisinants, pour parvenir à réaliser quelques travaux de construction. Ils se le procurent à moindre coût.  

Ce sont des jeunes désœuvrés  dont l’âge varie entre 17 et 25 ans qui sont au centre de cette besogne qui réclame passion et force. En sous-vêtement et parfois le torse nu, vêtus de culottes ou en pantalon retroussé, munis de pelles et de sacs de ciment vides, ces ouvriers de fortune vont squatter les eaux. Cette corvée n’a pas d’heure fixe. Elle se pratique à n’importe quelle heure de la journée, jusqu’au coucher du soleil.

La tâche est rude. Il faut commencer par extraire le sable jaune de l’eau. D’un coup de pelle à une autre, des mottes de sable se forment sur les abords des cours d’eau. On le laisse sécher là, et c’est le lendemain qu’on revient sur les lieux pour le transporter  dans des sacs de ciment vides  jusqu’à destination. « Une fois le sable séché, il devient plus léger et donc facile à transporter », affirme Paulin, un jeune qui se prête  souvent à cet exercice.

« Je vends la brouette de sable à 400 francs. CFA  Ce qui correspond à deux sacs pleins de sable », poursuit-il. Tenant compte de la distance à parcourir, ces sacs seront transportés sur les lieux de construction, moyennant un 5.000 frs CFA sinon un peu plus. La navette n’est pas gratuite. Les frais à payer au total dépendent du marché conclu en amont.

Ils ont rarement des bottes aux pieds. Insouciants de leurs jambes qui pénètrent dans l’eau trouble agitée par le mouvement de la pelle, ils ont souvent des tangues aux pieds, exposés aux morceaux de tôles rouillées drainés par les eaux. On y trouve également des débris de bouteilles et de verres cassés, de la porcelaine cassée jusqu’aux pointes rouillées. Sans ignorer toutes ces immondices jetées  dans les cours d’eau devenus des poubelles ambulantes.

Mais rien ne semble retenir ces jeunes ouvriers face aux risques rencontrés dans ces cours d’eau. Surtout pas ces matières fécales qui y voyagent à tout instant, débouchant des tuyaux de W.C de ces riverains démissionnaires de la préservation de l’écologie.