Le suspens persiste dans la mise en oeuvre de l’accord Congo-FMI
Près de huit mois après l’accord de Facilitation élargie de crédit accordé au Congo par le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement peine à respecter le cahier des charges soumis par cette institution, condition sine qua none pour prétendre poursuivre le programme. C’est ce qui fait que la dernière mission d’évaluation du FMI, qui s’est déroulée du 20 au 26 février, n’a quasiment pas abouti aux résultats escomptés.
Après plusieurs années de tractations du gouvernement au siège du FMI basé à Washington, l’administration de cette institution de Bretton Woods avait résolu le 19 juillet 2019, d’accorder une Facilitation élargie de crédit triennal au Congo, pour lui permettre de relancer son économie.
Les deux parties s’étaient convenues de se rencontrer pour faire le point sur la mise en œuvre de ce programme, dont le gouvernement a l’obligation d’appliquer les mesures préconisées par le FMI. Parmi ces mesures, il y avait les réformes des régies financières en vue d’une gestion efficiente des recettes publiques ; la diminution du train de vie de l’Etat ; le payement de la dette sociale, commerciale. A cela s’ajoute l’investissement dans les secteurs sociaux.
L’enveloppe allouée à l’Etat congolais pour le compte de la première tranche de l’aide financière du FMI après la signature de l’accord était de l’ordre de 42 milliards de francs CFA, dont 18 milliards devrait être affectés à la mise en œuvre des projets sociaux à l’instar de Lisungi. Mais d’après les informations, à peine un milliard de francs CFA a été investi dans ce projet qui s’assigne comme objectif de permettre à tous ceux qui sont exclus du système traditionnel de sécurité sociale de bénéficier d’aides financières, afin d’éviter la transmission de la pauvreté intergénérationnelle.
La première revue d’évaluation du programme entre le Congo et le FMI prévue en fin décembre 2019 a été reportée en février 2020. C’est finalement le 20 février que la délégation du FMI a commencé les pourparlers avec le gouvernement pour passer au crible la mise en œuvre du programme. A la fin de cette mission, aucune résolution concrète concernant la poursuite de cet accord. Les deux parties sont restées sur leur garde.
En dépit des sacrifices consentis par le gouvernement dans l’assainissement des finances publiques, force est de constater que cette nouvelle cadence n’est pas encore incrustée dans le logiciel mental des acteurs censés appliquer ces réformes. Faute d’un management fort de l’exécutif dont il incombe la charge d’imprimer le rythme de la cadence qui devrait être suivie par les exécutants. Ces mesures qui constituent une pilule amère et difficile à avaler, n’ont fait que mettre le gouvernement dans une position inconfortable, dans sa mise en exécution, qui relève d’une entreprise ardue.
Le gouvernement a du pain sur la planche pour redresser l’économie nationale depuis la signature de l’accord de prêt le 11 juillet de l’année écoulée. C’est pour la troisième fois que la délégation du FMI est venue analyser l’application des mesures de redressement économique.