L’eau, une denrée rare au Plateau des 15 ans et à Batignolles
Les habitants des quartiers Plateau des 15 ans et Batignolles à Moungali, le quatrième arrondissement de Brazzaville ont depuis un moment des budgets hors facture de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE) pour l’approvisionnement en eau de forage. Les robinets implantés dans leur cour ne servent plus que de monuments.
Un couple d’infirmiers qui vit avec ses quatre enfants dans le quartier Plateau des 15 ans dépense 800 francs CFA par jour, soit 24.000 francs par mois, pour l’eau de forage qui sert à la toilette et aux travaux domestiques. A cela, il faut ajouter quatre bouteilles de 10 litres d’eau minérale par semaine. A raison de 1500 francs par bouteille, cela revient à 24.000 francs CFA par mois.
Cette famille dépense donc au total 48.000 francs CFA par mois pour ses besoins d’eau. C’est pratiquement la moitié du salaire minimum congolais estimé à 120.800 francs CFA. Il faut aussi ajouter les factures d’eau parviennent à cette famille, bien que ne bénéficiant pas de la desserte de la SNDE.
Donner accès à l’eau potable à 90% de la population d’ici trois ans, tel est le grand défi que s’étaient fixées en 2014 les autorités congolaises. Cet engagement a connu un bon niveau de réalisation dans les zones rurales avec le projet « Eau pour tous » dans quelque 3000 villages. Le projet a été réalisé par la société ASPERBRAS.
Mais à Brazzaville l’accès à l’eau reste une utopie, notamment pour les habitants de Plateau des 15 ans et Batignolles. Au Congo, 50% de la population urbaine a théoriquement accès à l’eau potable. Mais cette eau ne coule pas tous les jours des robinets. La pénurie d’eau à Brazzaville est une réalité incontestable.
L’engagement du gouvernement de donner l’eau à toutes les populations qui était fondé sur la fin des travaux en 2014 de la deuxième usine d’eau de Djiri au nord de la capitale. Mais cela n’est pas arrivé malheureusement. Cette usine Djiri a une capacité de 5 250m3/heure et devrait coûter 290 milliards de francs CFA, associée à la première usine Djiri.
La capacité totale devrait atteindre 7.500m3/heure, couvrant ainsi 80% des besoins en eau potable de Brazzaville. Le reste de l’approvisionnement viendra de l’usine du Djoué, une autre unité de production au sud de la capitale construite en 1954 avec une capacité de 1.500m3/heure.
Dans plusieurs quartiers l’eau ne coule pas régulièrement des robinets. Les techniciens de la SNDE mettent en exergue les problèmes de vétusté de canalisation. Les travaux de leur renouvellement ne sont toujours pas menés à terme.