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Les eaux inondent le quartier Devala à Talangaï

Le quartier Devala à Talangaï, dans le 6ème arrondissement  de Brazzaville,  est inondé par les eaux suite aux pluies qui se sont récemment abattues sur la capitale n’ont pas épargné cette zone  marécageuse où les populations ont désormais les pieds dans l’eau.

On se croirait à Mossaka dans ce quartier dénommé Dévala, situé dans l’arrondissement 6 Talangai au bas du Viaduc, à l’aile du fleuve Congo en crue. Les maisons dans l’eau, ce phénomène d’inondation survenu il y a deux semaines contraint les habitants du secteur d’utiliser des pirogues pour se déplacer d’une parcelle à une autre, d’une rue à une autre. Seulement, le quartier se vide de ses habitants, au jour, le jour.

Le décor est apocalyptique. Plus de cours pour servir d’aires de jeu aux enfants, plus de ruelles pour le football entre voisins, plus de salles de jeux vidéo, plus de jardins potagers, plus de boutiques, de boucheries, de salons de coiffure. Plus de « nganda » pour se rafraîchir la gorge et faire des causettes, plus de latrines externes noyées dans les eaux profondes. L’église de réveil ministère de la Délivrance, dite paroisse du Saint-Esprit est même en arrêt d’évangélisation, abandonnant derrière elle, une bonne partie de ses majestueuses colonnes sous les eaux, et une charpente en construction.

Des pirogues qui font la navette, partant de la zone marécageuse à la terre ferme en glissant le long des rues qui n’existent d’ailleurs plus, ont entrepris de faire du social pour aider la population à  transporter les meubles afin de quitter ces lieux inondés par les eaux du fleuve en furie depuis deux semaines environ.

Les quelques personnes qui y résistent encore à l’image des rescapés sur une espèce d’îlots, empruntent ces mêmes pirogues pour se rendre au travail, et les enfants à l’école. Ils s’en  servent également pour ramener, à la maison, de l’eau potable qu’ils vont chercher de l’autre côté du viaduc, lorsqu’ils vont faire des provisions. « Nous n’avons nul part où aller. J’ai toujours vécu ici avec les miens mais jamais les eaux du fleuve ne nous avaient envahis autant ».

« Il n’est pas  à nier que Dévala s’inonde toujours en saison de pluies  mais  ce sont juste nos plantations qui se voient submergées par les eaux.  Jamais le fleuve ne nous a envahi autant que ça. Qu’à cela ne tienne, je ne suis pas prêt à quitter mon toit », riposte  un sexagénaire malgré le niveau des eaux qui ne cesse d’augmenter.

Face à cette situation, plus rien ne retient la quasi-totalité des locataires présents dans ce secteur. Ces derniers n’exigent plus de préavis avant de déguerpir. « J’ai trouvé mieux à Kintélé et j’y vais de ce pas avec ma petite famille. On verra pour le reste », affirme Herlin Foumbeth.

Les habitants de Dévala n’ont qu’une seule prière : que les eaux se retirent. Ce qui n’est pas le cas, puisque les occupants des toutes premières maisons à l’entrée de ce quartier sont de plus en plus inquiets. « Nous sommes passés de 3 cm les premiers jours,  à plus de 40 cm ces jours-ci. Nous avions pensé en un premier temps qu’il s’agissait des eaux de pluies », a révélé,  Obambi.