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Les journalistes appelés à éviter de relayer les rumeurs sur la covid-19

La formatrice ayant animé l’atelier de formation des journalistes couvrant les activités de la santé dans les médias partenaires de la Voix de l’Amérique (VOA) en République du Congo et en République démocratique du Congo (RDC), Judith Raupp, a indiqué le 17 septembre à Kinshasa, que les journalistes devaient continuer à s’imposer dans le travail par leur professionnalisme, afin de jouer pleinement leur rôle d’éveil des masses, notamment en diffusant des informations justes, vérifiables et équilibrées.

Cette formation de trois jours, organisée par la Voix de l’Amérique (VOA) en faveur des journalistes issus des médias audiovisuels partenaires de la République du Congo et la République démocratique du Congo (RDC) s’est focalisée sur ‘’Les Rôles et les Responsabilités des journalistes sur les questions de santé’’ à l’ère de la Covid-19. Partant de cette thématique centrale, le sous-thème ‘’La Rumeur’’ n’a pas manqué de captiver l’attention des participants. Ainsi, si le professeur Obul Okwess la considère comme un handicap pour la pratique du journalisme, le professeur Jean-Jacques Muyembe, ayant intervenu sur la thématique ‘’La situation de la Covid-19 en RDC’’, la qualifie de deuxième pandémie, à côté de la Covid-19.

Sosthène Kambidi de la Radio Télé Chrétienne de Mbandaka, en ressort de cette formation avec plus d’astuces qui lui permettront d’éviter de se faire prendre par une rumeur : « Face à la rumeur, le journaliste est appelé à la prudence. Il ne doit pas relayer une information sans l’authentifier, soit-elle vraie ou fausse. Le professionnel de l’information doit toujours remonter la source d’information et les faits : Qui est l’auteur ? L’auteur est-il crédible ? D’où tire-t-il cette information ? Est-elle relayée par d’autres médias ? Cette information est-elle cohérence ? N’est-elle pas une opinion ?», a-t-il laissé entendre.

Pour Naomie Keve de Siloé Radio et Télé de Kinshasa, la notion de responsabilité doit être au centre du travail du journaliste : « À partir de cette formation, je mesure la tâche qui est la nôtre dans le traitement des informations liées à la santé. Nous devons jouer le rôle des formateurs, des éducateurs et de sensibiliser la population concernant la connaissance des maladies en général et la covid-19 en particulier ; l’adoption des bonnes pratiques sanitaires et la prise en compte de leur avis », a-t-elle insisté.

Mais dans un environnement médiatique difficile où les journalistes ne vivent pas de leur métier, Judith Raupp appelle à la prise de conscience de tous : journalistes, responsables des médias et décideurs issus des tutelles de la communication : « Le plaidoyer que je fais pour les journalistes c’est de les appeler à faire des bonnes recherches en variant les sources d’information. Le journalisme moderne tant certes vers la globalisation et la généralisation des connaissances, mais pour plus de professionnalisme, il faut s’orienter vers une spécialisation grâce à la lecture, la documentation, la participation aux formations et séminaires ; en échangeant régulièrement avec des personnes ressources et en traitant les sujets liés à ce domaine de prédilection », a-t-elle expliqué. « Pour les décideurs des médias, je les appelle à faire des efforts pour bien payer les journalistes afin qu’ils puissent vivre de leur métier, si important pour la démocratie et la population, notamment les couches les plus vulnérables. La motivation est un gage pour permettre au journaliste de garder son indépendance », a-t-elle conclu.