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Les jurys au BEPC reconnaissent les mauvaises conditions d’études à l’intérieur du pays

Les présidents des jurys du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) 2016 ont reconnu, le 3 août, au cours de la délibération des résultats de cet examen les mauvaises conditions dans lesquelles étudient les élèves au Congo en général et à l’intérieur du pays en particulier. Ces mauvaises conditions ont eu un impact sur les résultats des candidats…

C’est département de la Sangha dans le nord qui a enregistré les mauvais de cette session 2016. Seulement 29,46% de taux de succès, alors que le kouilou qui arrive en tête a réalisé plus de 63% de réussite. Même dans la Likouala, un autre département dont les collèges sont situés à plus de 1000 Km de Brazzaville, les résultats n’ont pas été bons : 35,53%.

L’éloignement de la capitale ne devrait pas être la cause de l’échec aux examens. Ces candidats ne bénéficient cependant pas de mêmes conditions de travail que les candidats de la ville. Les enseignants sont souvent très absentéistes, occupés à régler leurs problèmes socio-administratifs dans la capitale. Le manque de bibliothèques ou de centres de recherches dans les écoles ou dans ces villes reculées handicapent bien souvent les candidats qui sont obligés de commander quelques vieux fascicules à Brazzaville.

Et la session du BEPC de juin 2016 n’a pas échappé à l’effet de ce problème. Les jurys à cet examen l’ont évoqué sans peine. C’est lorsqu’il s’est agi de se déterminer sur la moyenne d’admission que des langues se sont déliées de la part des présidents des jurys. Si la norme est de 10 sur 20, mais la réalité sur le terrain en a décidé autrement. Il a été finalement retenu la moyenne de 9,75. Pourquoi ?

Les jurys ont relevé les conditions dans lesquelles les candidats au BEPC ont passé leur cours cette année. Si à Brazzaville et dans le Pool particulièrement, les événements politiques liés au changement de la constitution et à l’organisation de l’élection présidentielle du 20 mars dernier ont bouleversé les enfants, à l’hinterland, le pire a été révélé. Les difficultés dans les départements se résument en termes d’insuffisance  et de manque d’enseignants. Il a été notifié que dans certains collèges du Congo, les candidats n’ont pas étudié les mathématiques, les sciences de la vie et de la terre, l’anglais et même l’histoire et la géographie. Les écoles où ces enseignements ont été dispensés, ceux-ci l’ont été par des prestataires.

Au regard de tous manquements, les présidents ont ainsi décidé de racheter à 9,75, même si certains insistaient que les textes réglementaires soient impérativement respectés.

Nécessité des réformes dans le système éducatif congolais

Les difficultés que connaissent les candidats au BEPC sont les mêmes que tous les élèves du cycle primaire et lycée évoluant à l’intérieur du pays. Manque et insuffisance d’enseignants, salle de classe pléthorique, manque de table-blancs, présence d’enseignants non qualifiés, etc.

L’université Marien Ngouabi n’échappe pas aux mêmes réalités. Malgré des recrutements dans les secteurs de l’enseignement, les pouvoirs publics ne parviennent pas à résoudre l’épineux problème de déficit. Les années 2012 et 2013 ont été déclarés « années de l’éducation » avec un budget de centaines de milliards chaque année. Mais sur le terrain, les choses ne se sont pas améliorées.