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Les vieux démons de la discorde infestent à nouveau les formations politiques

A deux ans des échéances électorales, le paysage politique commence à s’agiter avec la résurgence des discordes dans les formations politiques. Après le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), l’Union pour la démocratie et la République (UDR-MWINDA), c’est à l’Union pour un mouvement populaire (UMP) d’emboîter le pas.

La plupart des formations politiques nées à la suite de l’instauration du régime démocratique n’ont pas su transcender leurs querelles internes pour privilégier l’intérêt du parti. Le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI) est parmi les partis politiques qui n’ont pas su résister au vent de la division résultant de deux sons de cloches entre l’héritier de ce parti Guy Parfait Kolélas et son frère cadet, Landry Euloge Kolélas. Ce dernier de connivence avec sa sœur aînée, Théodorine Kolélas Miakongo, avaient décidé de radier leur frère qui refusait de cautionner le changement de la Constitution en 2015.

Demis de son poste du MCDDI, Guy Parfait Kolélas était obligé de créer un autre parti dénommé l’Union des démocrates humanistes (UDH- YUKI), reconnu par le ministère de l’intérieur après les élections législatives de 2017, alors qu’il avait le vent en poupe pour devancer le MCDDI dans son électorat aux différentes élections.

La preuve, à l’issue des législatives, le MCDDI n’a obtenu aucun député. Les seuls élus sont ceux qui ont gardé leur poste à cause des violences dans le département du Pool où les élections n’ont pas été organisées.

Le MCDDI, allié du pouvoir, n’arrive plus à convaincre, fédérer les militants pour qu’ils votent les candidats qui se sont présentés sous son label dans son électorat. Paralysé par ces querelles, le MCDDI n’est plus que l’ombre de lui-même. Il n’a plus le vent en poupe des années 90.

Il en est de même pour l’UDR- Mwinda en proie à une crise de légitimité entre le président déchu, Guy Romain Kinfoussia, le secrétaire général de ce parti, Paul Dihoulou et une partie des membres du bureau politique qui ont destitué leur leader pour ne pas avoir obtempéré aux directives du parti. Les deux clans se disputent la légitimité de l’UDR-MWINDA.

Depuis la mort du président fondateur de ce parti, André Milongo Ntsatouabantou, l’UDR-MWINDA est fragilisé et peine à retrouver ses marques d’autant. Les circonscriptions électorales acquises à sa cause ont basculé au profit d’autres partis politiques. A tel enseigne que dans la nouvelle configuration de la représentation nationale, il n’y a aucun député de l’UDR-MWINDA.

Constituée en majorité par des jeunes, l’Union pour un mouvement populaire, un parti du centre, a été aussi gangrené par le fléau de la division. Quelques membres des instances dirigeantes de cette formation politique ont décidé d’écarter son président Digne Elvis Tsalissan Okombi, pour motif de gestion opaque. Les allégations du vice-président de l’UMP, Jean Valère Mbani, et de certains conseillers de cette formation politique au sujet de la destitution du président Digne Elvis Okombi Tsalissan ont été réfutées par le fondateur de l’UMP. Ce dernier estime qu’il n’y a pas péril en la demeure et que le parti se portait bien. Selon lui, « il y a juste des enfants turbulents qui ont cru faire chavirer le bateau UMP pendant ces périodes difficiles. Nous allons tenir un point de presse d’ici là pour donner notre position par rapport à cette situation. Pour l’instant, le président fondateur Digne Elvis Tsalissan continue à gérer le parti comme si de rien n’était ».

Les échéances électorales qui pointent à l’horizon risquent encore de créer des surprises.

A la base des discordes au sein des partis politiques, se trouve leurs faiblesses organisationnelles. Les formations politiques congolaises ne correspondent pas aux normes classiques des partis politiques. Leurs noms ne sont que des étiquettes pour désigner des factions désorganisées et personnalistes, rassemblées en hâte et de façon incohérente autour des dirigeants politiques. Le seul point commun avec les vrais partis politiques, c’est le canal principal qui conduit au pouvoir.