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Loamba Moke appelle à un dialogue autour de la paix, organisé et présidé par des Congolais

Le président de l’Association des droits de l’Homme et l’univers carcéral (ADHUC), Loamba Moke appelle les acteurs politiques à se parler pour apaiser le climat socio-politique dans le pays. Dans l’entretien exclusif qu’il nous accorde, le président de l’ADHUC estime que le dialogue devait être organisé sur la paix, et que toutes les forces politiques doivaient se ranger derrière le président Denis Sassou N’Guesso pour trouver des solutions à la crise économique qui touche le pays. L’ADHUC a récemment écrit une lettre au chef de l’Etat, lui demandant de libérer tous les prisonniers politiques afin de décrisper l’atmosphère postélectorale.

Pourquoi faut-il ce énième dialogue ?

Le dialogue est nécessaire et il doit être permanent. Mais pour cette fois-ci, il s’impose à nous tous. Les acteurs politiques de tout bord et la société civile, nous devrons tous nous asseoir pour examiner la situation du pays. On peut impliquer les notables. C’est vraiment un devoir. Depuis le référendum et l’élection  présidentielle nous avons connu des moments où la paix a été troublée. Aujourd’hui le Congo a besoin d’une paix durable, et cette paix doit effectivement être structurée sur un socle, celui du dialogue.

Que peut apporter ce dialogue de plus ?

Ce n’est pas un dialogue où les gens iront pour s’en fourrer les poches, un dialogue où l’Etat va partager de l’argent aux participants ? Mais nous d’un dialogue qui fera en sorte que les droits des populations y compris des acteurs politiques et de la société civile soient respectés dans le pays. Pour nous, le thème central de ce dialogue est comment faire pour restaurer la paix au Congo. Là-dedans nous verrons comment mener prochainement la gouvernance électorale.

Est-il nécessaire de poser de conditions de réalisation de ce dialogue ?

Non ! Le temps presse et il faut aller à l’essentiel. En tant que société civile, je pense que le président de la République est déjà élu, mal ou pas mal, comme l’on entend ici et là, mais il est déjà président de la République. Il faut que toutes les forces soient autour de ce président et que lui-même soit totalement ouvert à parler parce que c’est le père de la nation. Il l’a dit dans son discours d’investiture, qu’il n’y aura plus de marginalisation  ou d’exclusion.

De même, je pense que la libération des prisonniers politiques ne doit pas être une condition à la tenue du dialogue. Allons d’abord au dialogue. Cela peut être un point à l’ordre du jour, nous discuterons de leur situation pendant le dialogue. Au moment des débats, nous définirons la paix et nous arriverons tous à la conclusion que les hommes doivent libres et ne pas s’inquiéter à cause de leurs idées contraires au parti au pouvoir. C’est cela la démocratie.

Etes-vous d’accord pour un dialogue sous l’égide de la communauté internationale ?

Ce que j’exclus dans ce dialogue, c’est l’implication de la communauté internationale. Nous sommes un pays où il y a des sages, un pays où il y a des dirigeants. Le chef de l’Etat doit prendre le courage pour convoquer un dialogue inclusif. La mouvance présidentielle, l’opposition et la société civile doivent travailler ensemble pour les conditionnalités de ce dialogue.