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L’Observatoire congolais des droits des consommateurs exige l’audit de E2C et LCDE

L’Observatoire congolais des droits des consommateurs exige l’audit de E2C et LCDE

Le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs, Mermans Babounga, a exigé le 7 juin à Brazzaville, au cours d’un point de presse, qu’un audit soit mené au niveau d’Energie électrique du Congo (E2C) et La Congolaise de l’Eau (LCDE) pour les exercices partant de 2019 à 2023 c’est-à-dire depuis que ces deux sociétés nationales sont ouvertes aux fonds privés.

« Nous exigeons l’audit de E2C et LCDE pour les exercices 2019 à 2023 pour qu’on comprenne ce qui s’est réellement passé depuis qu’on a ouvert ce capital de ces deux sociétés aux privés », a précisé Mermans Babounga.

Après une enquête menée entre le 15 au 24 Mai 2024, l’Observatoire congolais des droits des consommateurs revient sur les chiffres alarmants concernant les pertes subies auprès notamment des petits commerces :  « Nous avons à notre niveau, en tant que société civile évalué l’impact des coupures d’électricité et d’eau au niveau des très petites entreprises d’avoir une idée sur les pertes que cela occasionne et les dépenses supplémentaires que ces opérateurs sont obligés de faire, surtout au niveau de l’électricité où la situation est très alarmante parce que les pertes vont de 50.000 francs CFA à 700.000 Francs CFA par mois. Au niveau de LCDE, les pertes vont de 5.000 Francs CFA à 20.000 Francs CFA et les boulangeries par exemple à une perte d’au moins 100.000 Francs CFA. Là aussi c’est exagéré. Ce sont des opérateurs économiques, leur objectif c’est réaliser des bénéfices. Et conséquence c’est que les boulangers ne respectent plus le grammage », a fait remarquer le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs.

Pour Mermans Babounga, les difficultés éprouvées par E2C et LCDE dans la fourniture en électricité et en eau ne se justifient puisque ces deux sociétés font des recettes exorbitantes par année : « E2C c’est 200.000 abonnés qui lui permettent d’encaisser 18 milliards de Francs CFA par année depuis 2022. Pensez-vous qu’avec 18 milliards on ne peut pas réserver 4 à 5 milliards pour entretenir le réseau si on a la bonne volonté ? Si LCDE justifie un portefeuille clients actifs de plus 114.000 abonnés, annuellement LCDE encaisse plus de 8 milliards de Francs CFA ; et elle a dans ses 8 milliards, il y a plus de 2 milliards de Francs CFA pour l’entretien réseau qu’on facture aux consommateurs. Qu’est-ce qu’ils font avec cet argent ? C’est comme vous le constater un problème de management et de gestion » s’est-il plaint.

Lors de ce point de presse, le secrétaire exécutif de l’Observatoire congolais des droits des consommateurs a appelé les deux sociétés à ne plus faire payer les frais de pénalités à cas de retard de paiement d’une facture. Il a également interdit aux abonnés de faire des collectes en cas de câbles ou poteaux défectueux de E2C ou un tuyau abîmé de LCDE puisque ces deux sociétés ont suffisamment d’argent qu’elles font payer aux abonnés, a laissé entendre Mermans Babounga.