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L’OCDH dénonce encore de graves violations des droits de l’homme au Congo

Le directeur exécutif de l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH), Trésor Nzila Kendet, a suggéré, le 28 février, à Brazzaville lors de la présentation du rapport annuel de son organisation, que les Organisations des nations unies devraient mettre en place un mécanisme de surveillance de la situation des droits humains au Congo Brazzaville.

L’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) dans son rapport annuel qu’il a publié à Brazzaville, a noté une régression totale en matière des droits humains au Congo. Cette situation, selon l’OCDH n’est pas forcément liée au contexte électoral de l’année 2016, mais au mode de gouvernance prôné par le régime au pouvoir. Une gouvernance qui n’est pas favorable à un quelconque progrès en matière des droits humains. Pour Trésor Nzila Kendet, le gouvernement devrait revoir son mode de gouvernance.

Pour lui, les droits de l’homme sont dans une situation d’extrême fragilité. A mesure que le climat politique se détériore, les droits humains et les libertés fondamentales sont mis à mal. « Nous estimons que plusieurs atteintes observées pendant la période couverte par ce rapport entrent bien dans la catégorie de crimes tels que défini par le droit international », a dit le directeur exécutif de l’OCDH.

Selon le rapport de l’OCDH 2016, la situation des droits humains au Congo s’est caractérisée par une augmentation d’actes de torture. La confiscation des libertés fondamentales, des assassinats, des disparitions forcées, l’instrumentalisation de la justice, les violences faites à l’égard des femmes, le chômage des jeunes, des licenciements abusifs, des cas d’expulsions forcées, des arrestations et détentions arbitraires, la stigmatisation des réfugiés et demandeurs d’asile, la marginalisation des communautés locales et autochtones. L’OCDH a noté aussi des atteintes à la liberté de la presse, l’augmentation des prisonniers d’opinion, des mauvaises conditions de détention, l’usage excessif de la force, des intimidations à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme.

« La répétition tragique des violations des droits humains en République du Congo découle visiblement de l’orientation de la gouvernance actuelle basée sur la violence politique, le mépris des droits humains et l’anéantissement total de l’équilibre des pouvoirs. Cette situation tend à se pérenniser à ce jour sans aucun signe d’amélioration », a souligné Trésor Nzila.

Pour améliorer la situation des droits humains au Congo, l’OCDH a recommandé au gouvernement de mettre un terme au contexte de terreur, d’intimidation et de répression systématique dont sont victime des membres de l’opposition et des défenseurs des droits humains. Libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinions, détenus simplement pour avoir exercé de manière pacifique leurs droits aux libertés d’expression et de réunion publique. Au parlement congolais, l’OCDH a suggéré qu’il diligente une enquête sur les différents cas de violation des droits humains portés à sa connaissance et interpellé les ministres en charge de la sécurité, des droits humains et de la gestion des ressources naturelles.

A l’Organisation des Nations unies, il a été demandé de prendre des initiatives innovantes pour encourager les principaux protagonistes politiques congolais à la tenue d’un véritable dialogue politique global et inclusif, sous l’égide de l’ONU, de l’OIF et de l’UA. L’OCDH a recommandé aux partenaires au développement de s’assurer que l’aide au gouvernement congolais privilégie le soutien au respect des droits de l’homme et le bien-être des populations.