Un manque d’engouements dans les centres de dépistage du VIH SIDA
La célébration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, le 1er décembre à Brazzaville n’a pas connu un grand engouement à Brazzaville. La grève continue et le ras-le-bol des agents du CNLS, la rupture de médicaments et de réactifs, l’absence d’activités officielles, le manque d’opérations de dépistage à grande échelle ont peut-être été les facteurs de ce manque de mobilisation autour de cette commémoration.
Au Centre de dépistage volontaire et anonyme (CDVA) de Bissita à Bacongo, quelques personnes sont venues connaitre leur statut sérologique. Mais pas dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le Sida. Le technicien de laboratoire, André Nsouza a révélé qu’il s’agit d’une activité routinière. Elle n’a donc rien n’à avoir avec la célébration de la journée mondiale de lutte contre le SIDA. « Tous les jours, nous recevons des personnes qui veulent connaitre leur statut sérologique. Ce que nous faisons aujourd’hui, n’a aucun lien avec cette journée », a-t-il souligné à Vox.
Ces personnes, venues de leur propre chef sont au nombre de vingt et une, hommes et femmes, dont l’âge varie entre 20 et 45 ans. Assis sur un banc, chacun attend son tour pour passer le test de dépistage. Kevin, 23 ans, étudiant en faculté des Sciences économiques de Brazzaville, se dépiste pour la deuxième fois. « Ce qui m’a poussé de venir faire le test c’est que, quand je l’avais fait pour la première fois, j’avais très peur. Maintenant, je voudrais en faire une activité régulière pour dissiper la peur » a-t-il expliqué.
Natacha, une enseignante de 32 ans, mère de trois enfants, est là avec son futur époux. Ils vont bientôt se marier. Mais avant, Natacha était venue au CDAV après le décès de son premier mari dont elle ignorait la cause de la mort.
Hormis ces personnes, le laborantin Nsouza André avoue la baisse d’activités au CDAV, en soutenant que la demande de dépistage était de plus en plus élevée. « Quand nous étions bien équipés, nous recevions peu de gens. Maintenant que nous n’avons presque rien comme matériel, ils sont très nombreux à vouloir faire le test. Nous sommes obligés de refouler d’autres lorsque nous sommes en rupture de Détermines, les réactifs », a-t-il poursuivi, préoccupé.
Le fournisseur des ARV et des réactifs, le Programme national de lutte contre le Sida (PNLS), ne les leur donne qu’en petite quantité.
Spécialisé dans le dépistage et la prise en charge psychothérapeutique des Personnes vivant avec le VIHSIDA (PVVIH), le CDAV de Bissita n’exerce quasiment plus le volet prise en charge. « Cela fait un mois qu’il n’y a plus de médicaments. Il faut s’attendre à la rechute et à la récidive des malades. On n’a pas de choix. Ce que nous faisons, c’est de les consoler, car la situation est nationale », a indiqué André Nsouza.
A défaut des statistiques officielles, le CDAV de Bissita enregistre régulièrement de nouveaux séropositifs. « Aujourd’hui par exemple, sur les vingt et une personnes dépistées, une a été détectée séropositive. Un jour en 2015, sur 19 dépistés, six avaient été positifs. Pour vous dire que le taux deséroprévalence au Congo n’a pas baissé. Au contraire, il est en augmentation par rapport à 2009 où le taux était à 3,2% », a conclu André Nsouza.