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Une marche pacifique de la société civile interdite à Brazzaville

La préfecture de Brazzaville a interdit par un courrier daté du 23 mars la marche pacifique que devraient tenir dans la capitale des organisations de la société civile. Cette manifestation prévue pour le 24 mars visait à dénoncer la situation des droits de l’homme dans le pays, et notamment la crise du Pool, selon les organisateurs.

Les autorités ont expliqué que pour des raisons « d’ordre public », la manifestation sollicitée par certaines organisations de la société civile était « interdite ».  La notification signée par le secrétaire général de la préfecture de Brazzaville a signifié que cette interdiction devrait obéir aux procédures d’urgence en vigueur dans le pays.

La marche pacifique a été demandée par l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH), l’Association pour les droits de l’Homme et l’univers carcéral (ADHUC) et la plateforme FULD, tous des organisations locales congolaises. La marche pacifique devrait avoir lieu le 24 mars à Brazzaville. Dans leur exposé de motif, les organisations ont expliqué qu’elles voulaient manifester pour « attirer l’attention sur la situation des droits de l’homme au Congo ».

L’OCDH a récemment publié un rapport accablant le gouvernement sur diverses violations des droits de l’homme au Congo. Peu avant, c’est l’ADHUC qui avait publié un rapport similaire, mais particulièrement sur la torture. Ces deux documents ont été adoubés par des rapports internationaux, notamment celui du gouvernement américain, fustigeant les autorités congolaises sur la situation des droits de l’Homme.

Dans sa réaction, le gouvernement avait préféré affronter de vive voix ces organisations. Le ministre de la Justice, des droits humains et des populations autochtones, Pierre Mabiala, après avoir désarçonné le rapport de l’OCDH, a invité les ONG à travailler avec le gouvernement dans le but de faire avancer la situation des droits de l’homme au Congo. Le ministre Mabiala avait qualifié « d’incompréhensible », l’attaque à laquelle se livrent les organisations de la société civile contre le pays.

Ces organisations ont finalement tenu à se faire entendre leur voix en organisant cette manifestation. Les autorités ont estimé que cela était susceptible de troubler l’ordre public, et l’ont donc simplement interdite.