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Massamba Debat l’oublié de l’histoire du Congo

Pour se souvenir de sa mémoire, les parents du Président Alphonse Massamba Debat vont organiser, le 30 mars à Brazzaville, une messe d’action de grâce. Les membres du gouvernement, les amis et connaissances ont été invités à y prendre part. Pourtant, certaines personnes se demandent par exemple pourquoi le stade qui porte son nom n’a pas son effigie.

Réhabilité par la Conférence nationale souveraine, le président Alphonse Massamba Débat, mort le 25 mars 1977, reste cependant l’oublié de l’histoire. Il est rarement organisé une commémoration en sa mémoire. Le mérite de la Conférence nationale souveraine avait été la décision prise pour débaptiser  le Stade de la révolution en stade Alphonse Massamba Débat. Une décision que le président Pascal Lissouba appliquera en 1993. Outre le stade, une école primaire porte son nom.

Cependant rien ne renseigne que le stade s’appelle bien du nom de l’ancien Président de la République Alphonse Massamba Débat. Une stèle à l’entrée du stade aurait pu être à son effigie. Personne ne comprend ce que représentent les figurines en haut et tout autour de ce stade. Ce stade aurait dû être conçu à l’image du stade Eboué qui a la statue de Félix Eboué, le mausolée Marien Ngouabi qui a aussi une statue de Marien Ngouabi, le Square De Gaule qui a le buste de De Gaule.

Le Président Massambat Débat est la dernière personnalité a avoir trouvé la mort dans le sillage de l’assassinat de Marien Ngouabi. En effet, après la mort de Marien Ngouabi le 18 mars, le Cardinal Emile Biayenda sera tué le 22 puis, le 25 mars sera le tour d’Alphonse Massamba Debat, d’être passé par les armes au petit matin.

Dans un communiqué, le porte-parole du Comité Militaire du Parti, annoncera aux Congolais l’exécution du président Alphonse Massamba Débat. Il est «passé par les armes au petit matin » après sa condamnation expéditive par la cour martiale siégeant sur l’assassinat du président Marien Ngouabi.

Alphonse Massamba-Débat naît à Nkolo en 1921 dans une famille kongo. Il fait ses études primaires à l’école régionale de Boko. Il reçoit ensuite une formation d’instituteur à l’école Édouard Renard de Brazzaville. Il est marié à Marie Nsona avec laquelle il a plusieurs enfants. Marqué par son éducation protestante, il témoigne toute sa vie d’une grande austérité pour certains, d’une grande intégrité pour d’autres (et surtout pour ceux qui l’auront connu au plus près) ainsi que d’une dévotion confinant au mysticisme.

De 1945 à 1948, il exerce au Tchad. De retour au Congo, il est directeur d’école à Mossendjo de 1948 à 1953, puis à Mindouli de 1953 à 1956. À partir de 1957, il enseigne à l’école laïque de Bacongo à Brazzaville.