Michel Boyibanda l’une des icônes de la rumba au crépuscule de sa vie
L’artiste musicien, Michel Boyibanda a marqué la rumba congolaise à travers ses œuvres musicales inspirées et ayant perpétuées l’authenticité de la musique congolaise des deux rives, dans son essence même, sans troquer les valeurs de cette musique inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
Au crépuscule de sa vie, il est de bon aloi d’épingler la contribution non moins essentielle de l’un des pionniers de la rumba des deux rives, l’artiste Michel Boyibanda, « vieux Bobo » pour les intimes, qui est devenu l’ombre de lui-même puisqu’il est amorti par la maladie, suite à un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) qui l’a frappé depuis 2015. Cet artiste musicien disposant de potentialités indéniables, a bercé le cœur des mélomanes de la rumba, à travers ses œuvres musicales.
Il a eu la chance d’exprimer ses talents d’artiste musicien à l’époque où le secteur ne regorgeait que d’artistes musiciens rompus, disposant de talents artistiques innés, non corrompus, ni moins falsifiés ou favorisés par les atouts environnementaux.
Dans le cercle fermé des artistes musiciens des deux rives, Michel Boyibanda a réussi à se frayer un chemin et marquer de son empreinte la Rumba par ses chansons inspirées des faits de société et d’autres où il ne manquait de prodiguer des conseils à ses mélomanes ou même à ceux qui étaient épris de passion pour les chefs-d ’œuvres musicaux.
L’artiste dans l’âme, Vieux Bobo n’a eu de cesse au firmament de sa carrière musicale, d’être sollicité à maintes reprises pour des prestations au domicile privé du défunt Président Mobutu Sese Seko, en compagnie de l’orchestre « Ok Jazz » de Luambo Makiadi. Le maréchal du Zaïre, actuel République du Congo (RDC) adulait la chanson de Michel Boyibanda « Nzete esolola na moto te ». D’ailleurs dans l’une de ses interviews, Vieux Bobo avait fait cette confidence.
L’on ne saurait parler de la chronique de la rumba congolaise sans mentionner « Vieux Bobo » et son riche répertoire à l’instar de « Bolingo na kozonga ou Miso na nzela, « Nzete esolola na moto te, Ata na Yebi, Diallo, Nana, Selenga, Masuwa Enani, Essous ayambi ngai, Mbinzo», sont autant de belles œuvres qui couronnent son immense carrière.
Michel Boyibanda, « vieux Bobo » ou « Michot », naquit le 22 février 1940 à Makouango, dans le département de la Sangha, en République du Congo. En novembre 1958, il crée avec Franklin Boukaka et Jean Mukuna l’orchestre Negro Band. En 1963, Michel Boyibanda intègre Les Bantous de la capitale. En 1964, il intègre l’orchestre Ok Jazz jusqu’en 1968, période où il s’en ira avec quelques membres de cet ensemble pour la création de l’orchestre Révolution. Il va réintégrer l’Ok Jazz l’année d’après jusqu’en 1977 après avoir fait partie de l’Orchestre national du Zaïre pour participer au Festac 77, au Nigeria. La même année, Vieux Bobo rejoint Les Bantous de la capitale pendant un laps de temps avant de fonder, avec Youlou Mabiala et Loko Massengo, l’orchestre Les trois frères en 1978. Après cela, il fonde avec Loko Massengo l’orchestre Rumbayas avant de monter l’orchestre Ebuka système. En juin 2010, avec Max Masengo, il va renaître de ses cendres le groupe musical « le Negro band » pour une courte durée. Auteur-compositeur et chanteur de talent, Vieux Bobo a embelli par l’élégance de sa voix plusieurs chansons d’autres artistes. Depuis l’attaque de l’AVC subi en 2015, son état de santé ne cesse de se dégrader.